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COVID-19 : vers une recrudescence inévitable du décrochage scolaire ?

Désastre sanitaire et économique, la crise de COVID-19 affecte également l’accompagnement pédagogique des enfants. Difficultés durant le confinement, peur pour ses bénévoles, ou encore craintes quant au possible afflux vertigineux d’enfants dans le besoin à la rentrée, Pauline Salvi Borbolla, directrice de l’association Pari, à Planoise, fait état de la situation actuelle au micro de la rédaction.

Si vous ne la connaissez pas, l’association Pari, implantée dans le quartier de Planoise depuis 40 ans, agit dans l’accompagnement pédagogique des enfants dans le besoin. Une aide déclinée en trois missions principales : l’accompagnement à la scolarité pour les jeunes de 6 à 18 ans, l’accompagnement des familles via des actions de parentalité, et l’ouverture culturelle et citoyenne pour favoriser l’épanouissement et l’ouverture au monde. Trois missions bien mises à mal par la crise de coronavirus et par le confinement, qui font persister l’incertitude, notamment autour des bénévoles qui pourraient avoir des réticences quant à leur retour : « Nous, sans les bénévoles, on ne peut pas tourner. Mais nos bénévoles sont âgés, pour 75% d’entre-eux, de plus de 60 ans, donc c’est compliqué ! Â».

Des quartiers d'été inédits

Un problème d’autant plus préoccupant que la demande augmente en ces temps difficiles. Une forte sollicitation prévisible pour la directrice. Avec la totalité des cours à distance, beaucoup de jeunes ont décroché, et se sont retrouvés livrés à eux-mêmes : « Il y a eu une demande assez importante car les difficultés étaient fortes, notamment dans les familles où il n’y a pas forcément les conditions matérielles et humaines pour aider aux devoirs Â». Aux grands maux les grands remèdes, l’association a bousculé son calendrier. Habituellement fermés tout l’été, ces derniers ont écourté leurs vacances pour répondre à l’appel à l’aide des enfants : « C’est exceptionnel. D’habitude, nous ne sommes pas ouverts au mois d’août. Là on a fait des quartiers d’été avec activités scientifiques et littéraires le matin, puis activités ludiques, culturelles, et sorties en plein air l’après-midi Â».

La demande augmente, les mesures sanitaires aussi

Un dispositif estival exceptionnel pour remettre les enfants dans le bain avant le mois de septembre, et les inciter à retourner à l’école à la rentrée. La semaine dernière, la maire de Besançon Anne Vignot, confiait d’ailleurs son inquiétude quant aux 200 enfants bisontins toujours non-inscrits pour la rentrée de septembre. Une rentrée que prépare déjà l’association Pari, avec le retour de l’aide au devoir, dès le 16 septembre, pour laquelle de nombreux doutes subsistent, notamment sur la capacité et les conditions d’accueil : « La question c’est combien on va pouvoir en accueillir tout en respectant les règles sanitaires. On a jamais refusé personne à l’aide au devoir. Est-ce que cette année on va devoir le faire ? Je ne sais pas Â».