La continuité pédagogique au sein de l’Éducation nationale est dans tous les esprits mais qu’en est-il des cours de musique ? Qu’ils soient à cordes, à percussions ou à vent, les instruments requièrent un apprentissage et un entrainement quotidiens. À Morez, pour pallier la fermeture l’école de musique, les cours se font dorénavant par visioconférence ou téléphone pour les élèves en zone blanche. « On a vite compris qu’il fallait assurer un suivi pour éviter un décrochage, explique Frédéric Malfroy, directeur de l’établissement. Et puis, c’est aussi un service rendu aux inscrits ».
Dès le 13 mars, les professeurs ont commencé par envoyer des tutos et enregistrements audios par mail avant de se mettre aux visioconférences. Frédéric Malfroy se satisfait de cette option même s’il avoue que certaines lacunes ne peuvent être comblées. « Il y a toujours un décalage d’une ou deux secondes et en musique, quand on joue un duo, il faut être ensemble ». En ce sens, les cours collectifs ne sont pas possibles. Ce sont au total 90% des élèves inscrits qui sont pris en charge en visioconférence par onze professeurs. « Certains ont gardé leurs heures habituelles, d’autres les ont décalées, explique le directeur. Moi par exemple, je les prends deux fois par semaine actuellement ». Et ce qui a pu être constaté, c’est que les élèves travaillent mieux. En cause : l’absence des entrainements sportifs et des cours en cette période de vacances scolaires. « Il se consacrent totalement à la musique ».
Une reprise le 11 mai ?
« Ça nous parait difficile au regard des conditions sanitaires » affirme Frédéric Malfroy. En effet, l’école de musique est composée de petites salles. « Quand un élève joue de la trompettes, il envoi beaucoup plus de particules et de micro-gouttelettes, comme les chanteurs ». Il faudrait alors préconiser une distance de trois ou quatre mètres et un plexiglas entre le professeur et le musicien. Et les problématiques ne s’arrêtent pas là . « Comment un professeur de violon peut accorder l’instrument de son élève sans le toucher ? ». Les instruments devront également être désinfectés après chaque passage, notamment les claviers. Le port du masque pose également souci puisqu’il est impossible de jouer d’un instrument à vent avec. « C’est encore très flou » assure le directeur.































