Alors qu’Emmanuel Macron devrait annoncer lundi soir le prolongement de la période de confinement, la rédaction de Plein Air a rencontré le docteur Blasco, coordonnateur des risques infectieux au CHRU de Besançon.
Même s’il reste très prudent, tant la situation reste encore soutenue, le docteur Blasco constate, comme tous ses collègues, une situation encourageante, qui mérite néanmoins d’être confirmée. Effectivement, il apparaît, au CHRU Minjoz « une diminution des admissions en réanimation ». « Ces résultats méritent encore d’être analysés car cela reste vraiment très récent » explique le médecin. Concernant le très attendu pic épidémique, le Docteur Blasco analyse « qu’au niveau national, il n’a sans doute pas encore été atteint » - il fait référence à l’Île de France et aux régions Rhône-Alpes et PACA, mais qu’en Bourgogne Franche-Comté - qui avait été touchée la première avec le territoire Grand Est - « il est probablement passé ». Néanmoins, le personnel médical veut raison garder. « Pour parler de façon imagée, il est aussi possible que l’on se trouve sur un plateau d’admissions et que progressivement il diminuera sur les jours prochains » ajoute-t-il. Et de poursuivre ( tout en prenant une nouvelle fois les précautions d’usage) : « On s’éloigne vraisemblablement du phénomène de saturation des lits que nous avons connu dans la région Grand Est et sur Paris ».
Evitons une deuxième vague
Comme tous ses confrères, le Docteur Blasco appelle la population à respecter les mesures de confinement. « C’est difficile. Nous le savons. Mais elles portent leurs fruits. Leurs bénéfices apparaissent au tour du 23è, 24è, voire 25è jour de confinement. Tout dépend de la rigueur de son application » explique-t-il. Alors bien évidemment, pas question de prendre des risques durant le long week-end de Pâques qui arrive. Une deuxième vague épidémique est clairement crainte. Dans ces conditions, la question du déconfinement n’est pas d’actualité. « Une telle décision est difficile à prendre. Comprenez que, pour l’instant, le virus n’a pas cessé de circuler. Si l’on déconfine brutalement, sans mesures, il va repartir et nous connaîtrons une deuxième vague » analyse-t-il. Et de conclure : « Ces mesures de confinement et de déconfinement sont extrêmement difficiles à prendre. Tout cela est du ressort de nos autorités politiques et des groupes scientifiques en place ». Pour le docteur Blasco, « un déconfinement en mai prochain est probable, mais il doit s’accompagner de mesures précises ».































