L’exaspération est grande actuellement chez les élus locaux, et notamment chez les maires. Selon Patrick Genre, le président de l’association des maires du Doubs, citant une statistique de l’association des maires de France, 46% d’entre eux songeraient à ne pas se représenter en 2020. « Beaucoup attendent impatiemment la fin du mandat » explique-t-il. Le Doubs aussi connaît cette situation. Dernièrement, quatre maires ont choisi de laisser leur écharpe dans le département. « La fin de mandat va être longue pour beaucoup d’élus qui ont perdu leur motivation et l’engagement qui était le leur » ajoute Mr Genre.
« Il y a bien sûr des raisons personnelles, mais il y a surtout un véritable ras le bol » explique l’édile du Haut-Doubs. Et de poursuivre : « Les élus se sentent complètement mis sur le côté. Ils ne se sentent pas pris en compte au niveau du gouvernement et de l’Etat ». Les raisons de cette colère sont multiples : l’attitude de l’Etat à l’égard des élus locaux, la nouvelle composition intercommunale et le nouveau périmètre des intercommunalités, l’organisation politique qui se dessine vers la création de grandes métropoles et agglomérations et bien sûr les baisses constantes des dotations de l’état, qui ont un impact sur les décisions et les projets.
Rappelons qu’en 2014, le nombre de candidats prêts à s’investir dans la vie publique avait fondu comme neige au soleil en France. Face à cette situation, les préfectures avaient appelé à la mobilisation citoyenne. L’avenir laisse craindre de nouvelles difficultés. Patrick Genre espère que le gouvernement entend ces réactions et qu’il saura inverser la tendance en prenant de bonnes décisions et en adoptant une attitude plus ouverte et attentive.
