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Maladie de Lyme : Encore incomprise, elle sera le sujet d'une conférence à Champagnole

La maladie de Lyme : tout le monde la connait de nom, mais savez-vous vraiment de quoi il en retourne ? Découverte dans les années 80, quelques zones d’ombres persistent et les diagnostics sont parfois longs à être posés, dû aux symptômes plus ou moins pris au sérieux. Et pourtant, Anne Colin, présidente de l’association LYMPACT créée en 2012, l’affirme : c’est une maladie très dure à vivre, dont les symptômes se rapprochent de ceux de pathologies comme Alzheimer ou Parkinson.

C’est en ce sens qu’une conférence est organisée, à l’Oppidum de Champagnole, le 29 février prochain. Elle s’adressera aussi bien au grand public qu’aux professionnels de santé. Dès 14h, elle sera animée par le Dr Raouf Ghozzi, spécialiste en médecine interne et reconnu comme centre de compétence pour les maladies vectorielles à tiques en Occitanie, et Hugues Gascan, directeur de recherches au CNRS. « Deux personnes extrêmement compétentes, qui représentent un soutien pour les malades Â» comme les décrit Anne Colin. Ils aborderont plusieurs points, dont les différents aspects cliniques de ces maladies, la complexité des tests diagnostics et les perspectives de recherches dans le domaine.

 

Un mal-être incompris

Plusieurs problèmes sont soulignés par Anne Colin. Tout d’abord, la maladie de Lyme est sujette à controverse depuis sa découverte. Quand certains professionnels de santé pensent qu’il suffit de quelques semaines de traitement pour être guéri et que la maladie n’a pas de forme chronique, les autres pensent totalement l’inverse. Et les patients ont plutôt tendance à suivre ces derniers. « Les malades savent que trois semaines d’antibiotiques ne suffisent pas à sentir mieux Â», ajoute-t-elle. Et Anne Colin parle en connaissance de cause, puisqu’elle-même a été touchée. Même si elle affirme aller mieux, elle avoue ne pas avoir tout retrouver de sa vie d’avant. « Il faut la connaitre mieux [la maladie de Lyme, ndlr] pour mieux la prendre en charge, d’où l’envie qu’un maximum de professionnels, jurassiens et d’ailleurs, se déplacent pour cette conférence Â».

L’autre aspect qui attriste la présidente demeure en l’abandon des patients. En effet, les symptômes de maladies de Lyme se décrivent par des douleurs articulaires et/ou musculaires, des difficultés cognitives ou encore de lourdes fatigues. « Sauf que tout le monde s’est déjà senti fatigué ou a déjà eu mal à la tête, explique-t-elle. Pourtant, on ne peut pas imaginer à quel point un malade doit parfois se mobiliser pour simplement lever un verre ». Une incompréhension face aux plaintes des malades qui emmènerait l’éloignement des proches de ces derniers. Et cet isolement des patients peut avoir des conséquences dramatiques. « Souvent les gens ne meurent pas de la maladie mais en se donnant la mort eux-mêmes, à cause des douleurs insoutenables et du manque de reconnaissance Â». Ce fut le cas de trois adhérents de Lympact ces deux dernières années.

Des symptômes paraissant banals et donc, qui posent le problème du diagnostic. « Le tableau clinique est difficile à prendre en charge quand le médecin n’interroge pas le patient sur les piqures de tiques Â». Mais si la maladie peut apparaitre de façon violente, elle peut également se faire discrète. Pour Anne Colin, beaucoup de jurassiens sont touchés sans même le savoir, justement à cause de ces symptômes qui peuvent être mis en corrélation avec d’autres pathologies.

 

Les Jurassiens très concernés

La Franche-Comté fait partie des régions les plus touchées, au même niveau que Rhône-Alpes et l’Alsace. Et ce n’est pas étonnant quand on sait que les tiques évoluent dans des environnements humides. Anne Colin donne pour exemple le Jura et notamment la région des lacs, propices au développement de ces acariens. Et la présidente de Lympact tient à démonter une célèbre croyance : non, les tiques ne meurent pas en hiver mais s’enterrent pendant cette période. Si la température ambiante est supérieure à sept degrés, elles peuvent sortir et s’attaquer à l’homme pour se nourrir. Une information à prendre en compte actuellement, la région connaissant un hiver plutôt doux pour le moment.

Une autre chose qui rend le Jura extrêmement vulnérable selon Anne Colin : le bois. « On se chauffe pratiquement tous au bois dans le département Â» souligne-t-elle. Or, c’est également un environnement préconisé par les tiques. Des faits qui poussent Anne Colin à mettre les jurassiens en garde et les pousser à s’équiper. Mieux vaut donc, si ce n’est pas déjà fait, aller acheter quelques répulsifs en pharmacie. La présidente préconise ceux à base de citriodiol pour la peau. Les vêtements doivent également être aspergés. Des sprays adaptés sont proposés. Et si malgré cet équipement une tique arrive à s’accrocher à vous, vous pouvez toujours l’enlever vous-même grâce à un tire-tique. Anne Colin conseille d’ailleurs de ne surtout pas les acheter sur internet car ils peuvent présenter des défauts de fabrications, pouvant poser problème lors de l’extraction complète de la tique. Là encore, tournez-vous plutôt vers les pharmacies. Vous pouvez également en acheter au sein des associations comme Lympact. Et ironie du sort : le tire-tique a été inventé dans le Jura !

 

Si vous souhaitez participer à la conférence, vos places sont à réserver sur le site de HelloAsso. La salle est limitée à 500 places.