Choix du secteur :
Se connecter :

Gilets Jaunes : "On ne s’arrêtera pas tant qu’il n’y aura pas eu de destitution du gouvernement"

Hier soir le président de la république Emmanuel Macron a tenu une allocution télévisée après plus de trois semaines de mobilisation des gilets jaunes. Il a notamment annoncé une hausse de 100 euros du SMIC dès janvier 2019, la suppression de la CSG pour les retraités au revenu inférieur à 2 000 euros par mois et la défiscalisation des heures supplémentaires dès janvier.

Les gilets jaunes installés depuis le 17 novembre sur le rond-point de Doubs ne sont pas satisfaits des annonces du président de la République, ils annoncent d’ores et déjà la poursuite du mouvement. 
Entretien avec Valentin Loreau  gilet jaune pontissalien.

Plein Air : Qu’avez-vous pensé de l’allocution du Président de la République hier soir ?

Déjà la prise de parole du président s’est faite très tardivement. Il avait une mine grave, je pense que la peur se sentait dans son regard, et c’est globalement le ressenti que nous avons tous eu.
Maintenant, pour ce qui est des annonces, ce sont des propositions qui ne valent rien à nos yeux. C’est une goutte d’eau dans l’océan.

Plein Air : Depuis le début de la mobilisation, le gouvernement dit vouloir maintenir le cap, hier le président a annoncé un revirement de situation. Avez-vous senti une avancée, un pas vers les gilets jaunes ? 

Non je ne pense pas qu’il y ait d’avancée ni de pas vers nous. On sent simplement qu’il a peur, il a peur que le mouvement se durcisse et continue. Il veut vraiment je pense étouffer le mouvement et que ça s’arrête. Mais en aucun cas ses propositions ne vont dans le sens des citoyens. Il ne fait pas de pas vers nous.

Plein Air : Pourtant, il annonce une augmentation du SMIC et la suppression de la CSG. Ces deux points étaient dans vos principales revendications.

On est tout à fait d’accord, la CSG c’est une bonne chose. Pour le SMIC, une revalorisation à hauteur de 100 euros brut si l’on fait les calculs, celui qui va toucher 100 euros de plus risque de passer dans la tranche supérieure, donc d’être imputé au niveau impôt de 30% il y a aussi un risque pour ceux qui touchent les APL qu’ils ne les touchent plus.
Ce n’est pas suffisant, il faut qu’ils (le président et ses ministres) comprennent que le malaise est bien plus profond.

Plein Air : Vous avez donc décidé de poursuivre la mobilisation. Qu’est-ce que vous attendez de plus ?

On veut des mesures radicales pour le pouvoir d’achat. Des mesures plus intéressantes que ce qui a été proposé hier.
Nous voulons un référendum, une destitution du gouvernement et du président de la République, cette-fois ci il faut comprendre que le peuple a droit à la parole.

Pour moi, il faut que les dirigeants comprennent qu’il faut remettre l’ISF, que le peuple doit arrêter de payer pour les riches. Il faut une revalorisation du pouvoir d’achat des français.

A un moment donné il faut aller dans le sens du peuple et on ne s’arrêtera pas tant qu’il n’y aura pas destitution du gouvernement.

Comment va se passer la mobilisation à Doubs dans les jours à venir ?

Nous ne savons pas encore comment nous allons agir, nous allons organiser cet acte V des gilets jaunes dans les jours à venir.

Notre objectif malgré ce que nous avons pu entendre n’est pas de pénaliser l’économie locale. Les engagements pris dernièrement entre les gilets jaunes et les commerçants n’ont plus lieu d’être et nous allons vraiment durcir le mouvement.
Il faut comprendre que nous nous battons pour tous les citoyens français.