La décision semble irrévocable. Le conseil municipal de Villers Sous Chalamont vient de prendre la décision d’abattre les deux tilleuls de Notre Dame des Bois. Cette annonce divise le village.
« Je ne comprends pas cet acharnement sur ces deux tilleuls » explique Claude Courvoiser le Maire de la Commune. Voilà depuis près de vingt ans que ces deux superbes arbres, vieux de plus 250 ans, divisent le village et alimentent les discussions. Depuis de très nombreuses années, un collectif s’est donc constitué afin de s’opposer aux équipes municipales successives sur ce projet. « Ces arbres sont remarquables. Ils font partie du patrimoine local » précise Yann Chabod, l’un de ses membres. Et de rajouter « un architecte conseil, Mr Claude Dole, qui labellise les arbres « remarquables » du département du Doubs, a apprécié leur beauté. Aujourd’hui, on a la possibilité d’avoir un troisième site remarquable dans notre département et on préfère les abattre. J’avoue que je ne comprends pas ». Du côté de la mairie, Claude Courvoisier consent qu’il ne coupe pas ses arbres avec plaisir mais qu’il le fait avant tout pour des raisons de sécurité. L’édile haut doubien évoque également un projet d’aménagement sur le site concerné. « La Chapelle doit être rénovée et le cimetière agrandit » précise t’il. « A l’issue des travaux, nous nous sommes engagés à replanter deux nouveaux tilleuls » complète l’élu qui souhaiterait désormais débuter le chantier au plus vite et « tourner la page » afin que le village retrouve sa sérénité perdue.
Une interprétation bien différente des documents
Dans cette affaire, si l’on peut effectivement comprendre les motivations des différents protagonistes, l’incompréhension est de mise lorsque l’on écoute les interprétations que chacun fait de l’expertise commandée par la collectivité locale. Ainsi, Claude Courvoisier évoque un rapport d’expert (ONF) « qui met clairement en évidence que l’un des deux tilleuls est malade. Un constat qui n’a pas fait l’objet de contestation de la part du comité lorsque nous étions en réunion auprès de Mr Sous le Préfet ». A l’inverse, Mr Chabod affirme que « l’expertise réalisée par la mairie explique que les arbres concernés sont physiologiquement sains ». A ne plus rien y comprendre. Aujourd’hui pour dissiper tout malentendu, l’association de défense demande à la collectivité locale de faire une contre-expertise par un organisme indépendant. « Malgré la gratuité du service, la mairie la refuse » explique Mr Chabod. « Nous ne sommes pas dupes. Nous pensons qu’elle craint le résultat final. Si effectivement, l’étude prouve que les arbres sont déficients physiologiquement nous ne nous opposerons pas à leur abattage. Nous regrettons cependant que la mairie ne souhaite pas se soumettre à cet exercice et refuse catégoriquement les solutions d’élagage et d’entretien que nous lui proposons ». « Nous lui avons même proposé de racheter le terrain pour la dégager de toute responsabilité en cas d’accident ».
Pour l’heure, chacun campe sur ses positions. La réunion prévue en Sous Préfecture n’ y a rien changé. Une pétition qui recueille actuellement de nombreuses signatures, a été mise en ligne sur le blog du comité de défense. Ce mouvement populaire ne fera pas fléchir le maire et une partie de son Conseil Municipal. D’autant plus qu’une majorité d’entre eux, 8 sur 11, ont voté pour l’abattage. « C’est bien la première fois que je fais revoter deux fois la même chose » précise Mr Courvoisier. Expliquant qu’il a soumis son Conseil Municipal à deux reprises à la question et qu’à chaque fois l’épilogue fut le même.