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En raison du mouvement social contre la réforme des retraites, le trafic des TER sera légèrement perturbé ce jeudi en Bourgogne Franche-Comté. Le trafic TGV sera normal. SNCF Voyageurs annonce 4 TER sur 5 en moyenne selon les lignes. Précisons que les circulations matinales sur l’axe Besançon/ Belfort seront totalement réalisés par cars.  

Ils avaient choisi de ne pas écouter l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron ce lundi soir. Environ 700 personnes se sont rassemblées sur la place du 8 septembre, au centre-ville de Besançon, en face de l’hôtel de Ville, pour rappeler au chef de l’état que le combat contre la réforme des retraites est loin d’être terminé. Il lui reproche également son incapacité à gouverner avec son peuple et à rester sourd à sa colère. Au son des casseroles, ils lui ont clairement demandé de se taire, dans des termes beaucoup plus directs, et de retirer cette loi, qui suscite désormais une forte mobilisation sociale en France.

Né en décembre 2022 sur les réseaux sociaux, « Infirmiers Libéraux en colère Â», ce collectif asyndical et apolitique, compte plus de 13.000 personnes en France, dont 170 infirmières libérales dans le Jura. Depuis sa création, il tend à faire remonter les difficultés de la profession au plus haut, afin d’être entendu. Ce collectif se mobilise afin de dénoncer le manque de considération et de reconnaissance envers cette profession. L’association demande de meilleures conditions de travail et une meilleure rémunération des infirmiers libéraux.

 

En première ligne lors du Covid-19

Les héros d’hier sont finalement les grands oubliés d’aujourd’hui. C’est en tout cas comme ça qu’ils se définissent, à l’image de Carole Giboudot, infirmière libérale à Lons-le-Saunier. « On s’est jeté dans le travail. Autant les hospitaliers que les libéraux. On a été applaudi. Le Ségur de la santé a été un vrai coup de pouce pour les hospitaliers, et heureusement qu’ils y ont eu droit, c’est légitime. En revanche, nous, nous n’avons eu aucune revalorisation de nos soins Â» déplore Carole Giboudot. L’infirmière libérale rappelle le rôle crucial que son corps de métier a joué pendant cette grande crise sanitaire, son positionnement en première ligne, alors même que l’on ignorait encore ce qu’était ce virus. Et pourtant, les infirmières libérales, nourries par tant de promesses comme beaucoup d’autres, s’y sont confrontées dignement, par devoir et par amour de la profession. Pour que quelques mois plus tard, celles-ci ressentent un sentiment d’abandon et d’invisibilisation. « Ã‡a nous a causé du tort. On se sent complétement délaissé. Alors qu’on allait chez des familles entièrement contaminées, on rentrait chez eux, et ce Covid on ne savait pas ce que c’était. On a eu des moments difficiles. On ne se posait pas de questions, on y allait, parce que c’est notre métier et parce qu’on aime ça. Mais derrière, on a eu aucune considération, aucune revalorisation Â» déplore Carole Giboudot.

 

Le mouvement a pris de l'importance sur les réseaux sociaux, notamment à travers des applications comme WhatsApp ou Facebook, sur lesquelles des groupes se sont formés et ont rapidement pris une ampleur significative. Au point d’avoir des répercutions au niveau national, régional et départemental. Le groupe Whatsapp du Jura comptabilise environ 170 infirmières libérales, sur 300 dans le Jura.

 

Des conditions de travail usantes, des moyens financiers qui régressent

Tout d’abord, Carole Giboudot évoque la prescription médicale et le système de rémunération. « Notre tarification fonctionne à l’acte médical (AMI) demandé sur l’ordonnance. Et puis, on a une nomenclature, où chaque acte est référencé et coté avec un certain tarif. Cette nomenclature, qui date de bien longtemps, n’a pas été révisée depuis 2009, et nous cote des actes très peu valorisés Â» indique l’infirmière. Une des premières revendications du collectif est de passer l’AMI de 3,15€ à 4€ brut, et de le réajuster régulièrement en fonction de l’indice d’inflation de l’Insee.

En plus de la revalorisation des actes médicaux, « Infirmiers Libéraux en colère Â» souhaite aussi celle des déplacements. « On voudrait que les indemnités kilométriques soient réévaluées. Une infirmière se déplace pour 2,50€ brut. Donc il nous reste 1,25€ pour se déplacer chez un patient Â» explique Carole Giboudot. Pour information, le même déplacement s’élève à 4€ pour les kinésithérapeutes et peuvent varier entre 10 et 43,5€ pour un médecin en fonction de l’horaire.

 

 

Également au cÅ“ur des débats, notamment à travers l’actuelle réforme des retraites : le critère de pénibilité, qui concerne bien évidemment ce corps de métier. « Pour pouvoir partir en retraite à taux plein, il faut qu’on attende 67 ans, sans aucune pénibilité reconnue dans notre profession. On peut monter et descendre une quarantaine de fois de la voiture pour aller voir nos patients. Sans compter le laboratoire, la pharmacie, etc. On se lève tous les matins à 5h, on travaille entre 12 et 14h par jour. On a une charge physique et psychologique parce que nous avons des soins et des prises en charge compliqués. Ça peut être des fins de vie ou du travail avec des enfants. On a un panel très large de soin, c’est très éprouvant. Il y a énormément de maladies professionnelles. Des problèmes lombaires, articulaires. Le fait d’être tout le temps dans la voiture, de mobiliser des patients lourds Â» souligne Carole Giboudot. Cette dernière indique que l’espérance de vie d’une infirmière libérale est inférieure à sept ans par rapport à la moyenne nationale.

Par ailleurs, Carole Giboudot, pointe aussi la hausse des charges, démultipliées depuis quelques années. Que ce soit l’essence ou le matériel. « On payait la boîte de gants 4,50€ avant le Covid, 22€ pendant, et maintenant 9€. On a doublé en 5 ans. Et malgré ça, nos paiements n’ont pas bougé depuis 15 ans Â» explique l’infirmière libérale. Et contrairement à d’autres professionnels de santé, si plusieurs actes médicaux sont pratiqués par les infirmières libérales, seul le premier acte est payé à taux plein. Les autres sont dégressifs. Ce qui veut dire que si vous avez une injection à réaliser, le pansement sera payé à taux plein parce que ce sera le plus gros acte, ensuite la prise de sang sera payée à moitié prix, et enfin l’injection sera gratuite, indique le collectif « Infirmiers Libéraux en colère Â».

 

 

Du temps, mais pas d’argent. Car oui, tous ces actes médicaux sont chronophages, intenses, indispensables, et les infirmières y consacrent énormément temps. Pour une maigre rémunération. « Pour donner une idée, en venant se faire poser un pansement au cabinet ou se faire retirer des fils, on va demander 6,30€ au patient. Il va nous rester ensuite 3,15€ net. Pour 20-30min de travail. Et derrière, on a environ 10min de papier, pour rentrer l’ordonnance du médecin, facturer, envoyer à la CPAM, la mutuelle, tout ça nous prend également beaucoup de temps Â» indique Carole Giboudot.

 

Toutes leurs revendications sont à retrouver sur cette pétition en ligne qui atteindra bientôt les 90.000 signatures : https://www.change.org/p/lettre-ouverte-des-infirmiers-lib%C3%A9raux?recruiter=1292791289&recruited_by_id=993c6bc0-9984-11ed-aa69-a1fdc26a704d&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=petition_dashboard

 

Les syndicats et les opposants à la réforme des retraites ne veulent pas en rester là. Pas question de donner à Emmanuel Macron l’impression que le combat contre la réforme des retraites est terminé. Ils ne veulent pas « passer à autre chose Â», comme le Président de la République le laissait entendre dernièrement. C’est la raison pour laquelle l’intersyndicale bisontine appelle à la mobilisation, ce lundi soir, comme partout en France, pendant l’allocution télévisée du Chef de l’Etat. Le rendez-vous est fixé, à 20h, sur la place du 8 septembre, devant l’Hôtel de Ville.

« Une provocation Â»

Le collectif dénonce l’attitude du Président de la République, que rien ne semble arrêter dans l’application de sa réforme. La promulgation de la loi au journal officiel, peu après la décision du Conseil d’Etat, est prise comme « une nouvelle provocation Â». « Qui est-il pour savoir tout seul, mieux que toute cette frange de la population mobilisée, ce qui est bon pour le pays ? ». C’est insupportable Â» s’insurge Karine Laurent du syndicat FSU. Pour la responsable, « cette politique en faveur des plus riches doit cesser Â». Elle craint que d’autres décisions soient prises dans l’objectif « de remettre en cause toutes les mesures de solidarité qui existent en France Â».

L'interview de la rédaction / Karine Laurent du syndicat FSU

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. La promulgation de la loi, samedi matin,  par Emmanuel Macron n’a pas sifflé la fin des rassemblements et n’a pas mis fin non plus à la colère. Loin de là. Ainsi, en parallèle de l’allocution télévisée du Président de la République, ce lundi soir, à 20h, un rassemblement est annoncé, à la même heure, à Besançon, sur la place Pasteur, au centre-ville.

C’est allé très vite. On a appris, ce samedi matin, que la loi sur la réforme des retraite avait été promulguée au journal officiel. Cette décision rapide fait suite à la validation de l’essentiel de la réforme par le conseil constitutionnel vendredi en fin d’après-midi. L’Elysée avait promis une promulgation rapide sous quarante-huit heures. La promesse a été tenue.

Hier, les sages ont décidé d’invalider également le RIP, le Référendum d’Initiative Partagée, souhaitée par les opposants à la réforme.  A Besançon, un rassemblement et une manifestation se sont organisés vendredi en fin d’après-midi et début de soirée. La déception est réelle, même si personne ne s’attendait vraiment à un retournement de situation.

Pour les syndicats, le combat continue. L’intersyndicale nationale se réunira ce lundi pour statuer sur la suite du mouvement. A Besançon, les syndicats ont également prévu de préparer la suite. La rencontre est programmée mardi matin.

La décision tant attendue est tombée ce vendredi, à 18h. Le conseil constitutionnel a choisi de valider l’essentiel de la réforme des retraites. Dans le même temps, les sages ont décidé d’invalider le RIP, le Référendum d’Initiative Partagée, souhaitée par les opposants à la réforme.  A Besançon, un rassemblement et une manifestation se sont organisés en fin d’après-midi et début de soirée. La déception est réelle, même si personne ne s’attendait vraiment à un retournement de situation.

Pour les syndicats, le combat continue. L’intersyndicale nationale se réunira ce lundi pour statuer sur la suite du mouvement. A Besançon, les syndicats ont également prévu de préparer la suite. La rencontre est programmée mardi matin.

L'interview de la rédaction / Julien Juif ( syndicat Solidaires)

Douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi. Des rassemblements se sont tenus ce matin dans le Jura. Ils étaient 350 à Saint-Claude et plus de 900 à Dole. Cet après-midi, les opposants à la réforme se sont donné rendez-vous à Besançon, où ils étaient 4000, et Lons-le-Saunier. Le dernier rassemblement est prévu à Pontarlier, sur la place d’Arçon.

Dans les cortèges, la décision du conseil constitutionnel de ce vendredi est très attendue. A Besançon, les syndicats disent ne rien n’attendre de la réponse des Sages. Leur détermination à voir cette réforme retirée par Emmanuel Macron est intacte. « Nous irons jusqu’au bout du retrait » fait savoir José Avilès, le secrétaire départemental de la CGT du Doubs. Pour le responsable syndical, ce mécontentement « va bien au-delà de la réforme des retraites ». C’est pourquoi, il interpelle le Président de la République et lui demande d’arrêter de se moquer de ses concitoyens.

L'interview de la rédaction : José Avilès, secrétaire départemental de la CGT du Doubs

 

 

Douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi. Des rassemblements se sont tenus ce matin dans le Jura. Ils étaient 350 à Saint-Claude et plus de 900 à Dole. Cet après-midi, les opposants à la réforme se sont donné rendez-vous à Besançon, où ils étaient 4000, et Lons-le-Saunier. Le dernier rassemblement est prévu à Pontarlier, sur la place d’Arçon.

Dans les cortèges, la décision du conseil constitutionnel de ce vendredi est très attendue. Cette nouvelle mobilisation pourrait être la dernière dans sa forme actuelle. Laurent Berger, le leader de la CFDT, ayant annoncé qu'il respecterait le verdict des Sages et a assuré que son syndicat « ne fera pas de manifestations pendant six mois Â».

La douzième journée d’action contre la réforme des retraites se déroulera ce jeudi partout en France. Une mobilisation à la veille de la décision du conseil constitutionnel sur l’initiative gouvernementale. Des rassemblements sont prévus dans plusieurs villes de Franc-Comté. Rendez-vous à 10h devant la Sous-Préfecture à Saint-Claude, à 10h30 sur le parking de l’hypermarché Leclerc à Dole, à 14h, sur le parking Battant, à Besançon, à 15h, place de la Liberté, à Lons-le-Saunier et à 16h30, sur la place d’Arçon, à Pontarlier.