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ISBA : Conseil Municipal exceptionnel pour la nomination d'un nouveau directeur

Suite aux cas d’agressions sexuelles au sein de l’ISBA, ayant entraîné la suspension à titre conservatoire de son directeur Laurent Devèze, les élus bisontins se réunissaient ce lundi pour un conseil municipal exceptionnel. À cette occasion, Élise Aebischer a pu présenter le nom du successeur provisoire proposé par la majorité : Nicolas Surlapierre

L’affaire avait fait grand bruit à l’automne dernier. Sur les réseaux sociaux, le mouvement #BalanceTonÉcoleD’Art débutait et accusait d’agressions sexuelles plusieurs personnels de l’ISBA (Institut Supérieur des Beaux-Arts) de Besançon. La mairie bisontine avait alors lancé une enquête administrative en septembre dernier avec plusieurs buts précis : écouter les témoignages, identifier les agresseurs, et mettre en évidence tout type de dysfonctionnement au sein de l’école. Au cours de cette enquête, 54 personnes ont été entendues, parmi lesquelles des étudiants, des personnels de l’ISBA, mais aussi des personnes extérieures à l’établissement. Après audition et analyse, l’enquête administrative a confirmé plusieurs faits entraînant la suspension de son directeur. Pour ce qui est des agressions sexuelles, le dossier a été transmis au procureur qui lancera ensuite une enquête judiciaire s’il estime que les éléments le nécessitent.

Nomination de Nicolas Surlapierre

L’objet du jour au conseil municipal était donc de désigner un successeur à Laurent Devèze afin de prendre les rênes de l’établissement. C’est Nicolas Surlapierre, actuel directeur des Musées du Centre, qui a été choisi pour ce poste. Un choix logique pour Élise Aebischer, conseillère municipale, qui évoquait ce lundi le choix logique d’un homme « fort de son expérience artistique et managériale Â». Nicolas Surlapierre devrait donc entrer en fonction dès le 26 avril prochain en tant que néo-directeur de l’ISBA. Pour autant cette nomination n’est pour le moment que provisoire, et effective à 50% du temps complet. Un détail qui n’a pas manqué de faire réagir l’opposition. Conséquence directe de la suspension de Laurent Devèze, 3 membres du conseil d’administration de l’ISBA (sur 16 au total) ont démissionné à cause des liens d’amitié qu’ils entretiennent avec le directeur sortant.

L’opposition s’abstient

Si le choix de Nicolas Surlapierre a bien été validé par un vote majoritaire du conseil municipal, les oppositions se sont fait remarquer par leur abstention. Le groupe de droite mené par Ludovic Fagaut comme celui du centre mené par Laurent Croizier n’ont pas souhaité voter en faveur de ce dossier pour plusieurs raisons. Si chacun a reconnu la compétence et le choix de Nicolas Surlapierre pour prendre la suite des opérations à l’ISBA, ce sont les méthodes employées par la Ville de Besançon qui ont conduit les oppositions à s’abstenir. Pour Ludovic Fagaut, ce n’est pas à la collectivité de juger et statuer sur  Laurent Devèze, mais au CA de l’ISBA et surtout à la justice. Autre point de désaccord, la nomination à 50% de temps plein du nouveau directeur. Pour le leader du groupe Besançon Maintenant, « ISBA comme Musées du Centre méritent quelqu’un en poste à 100%, surtout dans une période de reprise des activités culturelles Â». Pour l’opposition centriste, c’est le contexte délicat et flou qui contraint les membres du groupe à s’abstenir, comme l’a expliqué Karima Rochdi : « Nous ne pouvons voter en faveur tout en sachant que nous ne sommes pas en possession de tous les éléments nécessaires pour ce fait Â».

Tensions entre élus

Ce conseil municipal aussi exceptionnel que court aura tout de même été le théâtre de nombreuses tensions. Ludovic Fagaut a notamment reproché à l’édile bisontine Anne Vignot la divulgation dans la presse de l’identité du successeur de Laurent Devèze, alors même que celle-ci devait rester confidentielle jusqu’à ce jour : « Nous n’avions déjà pas beaucoup confiance en vous avant cet épisode, c’est encore moins le cas aujourd’hui Â» a notamment lancé Ludovic Fagaut. La maire de Besançon a répondu en indiquant qu’elle ne savait pas qui avait fait fuiter cette information au sein de la majorité et qu’elle ne ferait pas d’enquête interne. Pour autant, l’édile a reconnu l’anormalité des faits, concédant que cela fragilisait énormément la confiance entre élus.