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Face au silence des pouvoirs publics, SolMiRé investi un bâtiment avec 3 jeunes migrants

L’association SolMiRé (SOLidarité Migrants Réfugiés Besançon) occupe en ce moment un appartement situé à l’entrée du tunnel-canal sous la Citadelle, à Tarragnoz. Trois jeunes migrants mineurs sont actuellement logés dans le bâtiment. Les membres du collectif dénoncent les conditions de vie et d’accueil de ces migrants mineurs non accompagnés, et interpellent les pouvoirs publics quant à leur situation. Ils déplorent le silence et l’inaction de ces derniers.

Épauler les jeunes migrants

SolMiRé est une association collégiale qui vient en aide aux migrants, demandeurs d’asile et réfugiés, sur Besançon et ses alentours.Ils avaient tiré la sonnette d’alarme le 28 mars dernier, alors que 3 jeunes migrants, de 15 à 16 ans, étaient à la rue à Besançon. L’association avait contacté le 115 afin de d'alerter sur la situation. Sans réponse. Depuis, ses membres pointent du doigt les dysfonctionnements des pouvoirs publics. « Dans certains départements, conformément aux recommandations du Défenseur des Droits, le 115 héberge les adolescents dès lors que leur minorité est contestée Â» souligne l’association. Mais l’État, le Département du Doubs et la mairie de Besançon, sont restés muets face à cet appel.

« Ni majeurs, ni mineurs Â»

Considérés majeurs par le Département donc non pris en charge, considérés mineurs par l’État donc non hébergés, de nombreux adolescents sont en effet privés de toute solution d’hébergement. Jusqu’à l’issue des procédures judiciaires leur permettant de faire reconnaître leur minorité et pendant plusieurs mois, ils ne rentrent dans aucune case administrative : ni majeurs, ni mineurs. « Et pourtant, ils existent bel et bien ! Â» s’offusque Manon, bénévole de l'association. « Par leur surdité, les autorités ne nous ont pas laissé d’autre choix que de réquisitionner un logement vacant afin d’offrir à ces enfants le toit auquel ils ont droit Â» déplore SolMiRé. Depuis quelques jours maintenant, les militants et les trois jeunes migrants ont investi un logement bisontin appartenant à l’État et inhabité depuis plusieurs années, géré par VNF (Voies navigables de France).

Alerter les services publics

« Cette solution n’est ni souhaitable ni pérenne Â» regrette l’association. « Nous demandons à l’État qu’il respecte ses obligations en matière d’hébergement d’urgence. Nous demandons au Département qu’il cesse de faire peser sur la minorité de ces jeunes un soupçon systématique. Nous demandons à la Municipalité de Besançon qu’à l’instar d’autres villes de France, elle fasse preuve de volontarisme sur cette question en créant une structure de prise en charge adaptée aux besoins de ces jeunes. En somme, nous continuons de rappeler que ces enfants existent, que c’est aux pouvoirs publics qu’il appartient de les accueillir, et qu’il n’est pas décent de les maintenir plus longtemps encore à la rue Â».