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Éco-quartier des Vaites : Après celui des spécialistes, la municipalité demande l'avis des citoyens

Le dossier des Vaites avance. Une semaine après le rendu du rapport du GEEC, la maire de Besançon Anne Vignot donnait une nouvelle conférence de presse ce vendredi. L’occasion pour l’édile, et pour Gilles-Laurent Rayssac, de dévoiler les étapes de la démarche participative citoyenne mise en place.

« Une démarche inédite, et innovante Â» selon les mots de l’adjoint à la démocratie participative Kévin Bertagnoli. C’est avec des mots forts que la municipalité décrit son projet de participation citoyenne concernant la construction d’un éco-quartier aux Vaites. Inédit car la méthode est en effet nouvelle à l’échelle de Besançon. Innovante, car dans une période de crise sanitaire où les lieux de réunion sociale demeurent fermés, l’outil interactif mis en place par l’agence Respublica permettra un dialogue entre citoyens bisontins sur un sujet qui ne cesse d’opposer pro et anti éco-quartier. Concernant la conception et l’utilisation de cet outil, Gilles-Laurent Rayssac, fondateur de l’agence Respublica, qui gère le dossier, nous répond : « Les visiteurs du site internet trouveront deux parties. Une partie « Information Â» assez dense où l’on peut lire plusieurs documents, et notamment le rapport du GEEC rendu vendredi dernier. Ils trouveront également une autre partie « Débat Â» où ils seront questionnés sur les remarques et avis qu'ils souhaitent exprimer concernant ce projet d’éco-quartier aux Vaites Â».

1 débat, 4 thèmes, 0 trolls ?

Sur cette dernière partie « Débat Â», les internautes verront leurs remarques déclinées en quatre parties : Climat-Biodversité, Logement, Services-Équipements, et Déplacements-Mobilité : « Sur ces quatre thématiques, les internautes pourront donner leurs idées, argumenter celles des autres, liker, disliker, bref, échanger Â», explique Gilles-Laurent Rayssac. Une des particularités de ce dialogue, est son détachement politique. Bien que demandée par la municipalité, cette démarche participative ne sera pas un échange entre citoyens et élus politiques. Le but de la démarche est d’offrir un espace de débat à des citoyens qui en manquent cruellement ces derniers mois. Concernant l’envahissement possible de trolls ou autres perturbateurs engagés, Gilles-Laurent Rayssac se veut plutôt rassurant : « Il y a évidemment de la modération sur la plateforme, même si elle est à posteriori. Dans ce type de débat, les trolls sont rares, mais on reste attentifs. Si des opposants s’opposent fortement et de façon radicale, ce n’est pas un contenu inapproprié, ce sont juste des personnes en désaccord. En revanche, si des gens accusent des personnes, les diffament, les insultent, on dépubliera en prévenant les auteurs Â».

Mise en place d’une convention citoyenne

Cet outil en ligne servira aux 50 citoyens qui seront tirés au sort et qui formeront la conférence citoyenne souhaitée par Anne Vignot. Ces 50 citoyens tirés au sort début mai, en fonction de leur âge, genre, niveau de formation, type d’habitat, et quartier, discuteront 3 samedis durant, sur une question concernant les Vaites pour l’instant tenue secrète : « Première journée, on leur explique ce que sont les Vaites, pourquoi le projet est contesté, ce qu’en pense les bisontins via la plateforme, et ce qu’en pense le GEEC. Deuxième journée, des auditions auront lieu pour trouver les personnes capables de trouver des réponses aux différentes questions que les membres de la convention se posent. Troisième journée, les membres de la convention réfléchiront, débattrons, et rédigeront leur avis Â». La composition de cette conférence citoyenne sera également secrète jusqu’au 3 juillet, date de rendu de l’avis, afin d’éviter toutes pressions sur les membres de la conférence.

La première, mais pas la dernière

La mise en place d’une convention citoyenne est une première pour la municipalité version Anne Vignot. L’expérience pourrait être dupliquée. Kévin Bertagnoli souhaite réitérer l’expérience, pour donner davantage de pouvoirs aux concitoyens bisontins, même si l’élu reste lucide sur la capacité à multiplier ce genre d’opérations : « On ne passera pas systématiquement par ce système car il demande de gros moyens en termes d’ingénierie, de services, de transversalité. Par contre, on va mettre en place ce que j’appelle un véritable éco-système participatif avec tout un ensemble d’outils, qui permettront à tous les citoyens, à un moment, d’avoir une ou plusieurs expériences de démocratie participative selon leurs moyens, leur temps, et surtout leur envie Â», explique Kévin Bertagnoli. Concernant la problématique des Vaites, le débat est en tout cas ouvert à tous dès aujourd’hui. Rendez-vous sur la page dédiée : besancon-vaites.jenparle.net