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Une formation pour sensibiliser les gendarmes aux violences conjugales

Dans le cadre d’une formation continue sur les violences conjugales, 400 gendarmes du département suivront des interventions menées en partenariat par le parquet et la préfecture du Doubs. L’objectif est de former les enquêteurs, à prendre en compte les nombreux enjeux sociétaux en plus du volet judiciaire. Ce mardi, et durant toute la journée, 30 premiers gendarmes ont suivi cette formation, animée notamment par Mélanie Geoffroy, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité à la DDCSPP 70, ainsi que par la vice-procureure de la République Christine Goulard de Curraize. 

 

Sensibiliser sur le volet social

 En 2020, le territoire du Doubs a connu plus de 1660 violences conjugales, pour 1300 en 2019. Une augmentation importante dû à l’effet du confinement, mais aussi à une parole qui se libère plus. Selon le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, ces faits de violences conjugales n’ont pas augmenté sur le territoire, mais les victimes ont plus d’aisance à prendre la parole, en poussant ces démarches jusqu'au bout. Dans ce cadre, le parquet et la préfecture du Doubs effectuent un travail en commun, afin de proposer une formation à plus de 400 gendarmes du département. Le but est de former les militaires à une approche qui va au-delà de l’enquête pénale, en considérant de nombreux facteurs sociaux. « Les gendarmes étant les premiers interlocuteurs des victimes, il est primordial de comprendre les impératifs sociétaux Â» souligne Christine Goulard de Curraize.

Améliorer la prise en charge des victimes

Cette formation vient compléter les modules enseignés en école de gendarmerie. « L’objectif ici est de reconnaître les violences conjugales, et les conduites à tenir. En matière de pénal et de judiciaire, les gendarmes savent sans conteste quoi faire. Mais l'enjeu social est primordial, et ils doivent avoir les outils nécessaires » indique la vice-procureure de Besançon. Et ces situations peuvent parfois être très délicates. Notamment lorsque les gendarmes interviennent alors que des enfants sont présents, ou bien même lorsqu’ils doivent procéder à une saisie d'armes. La prise en compte des victimes est aussi une approche cruciale, surtout lors de l’absence de témoin. « Les contentieux peuvent parfois être complexes, nous pouvons faire face à des situations sans témoin. Il faut permettre aux victimes de se sentir victimes, en apprenant comment corroborer leur parole Â» précise Christine Goulard de Curraize. L’objectif de cette formation vient donc compléter le bagage des gendarmes pour améliorer l’accueil, l’écoute et la prise en charge des victimes de violences conjugales.