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Le collectif artistique "Porte-Avions" veut prendre son envol

Quelques semaines après l’introduction du breakdance comme sport olympique, « Tchek Â» et « Medga Â» du collectif bisontin « Porte-Avions Â» se sont entretenus avec la rédaction pour parler du futur du breakdance, des difficultés causées par la crise sanitaire, mais également de leurs projets futurs.

Fondé il y a quelques mois, le collectif prend du gallon dans la cité comtoise. La vingtaine d’amis multiplie les projets artistiques autour de Besançon et de la danse. Le dernier en date, « Bez’dansons Â», met en scène le collectif au sein des lieux mythiques de la Ville à travers une à deux vidéos par semaine. Un projet ambitieux, pour redonner des couleurs à une ville de plus en plus morose depuis mars 2020 : « Ã€ travers ce projet, on essaye de mettre en avant la Ville. C’est une période galère pour beaucoup, du coup on essaye de redonner du baume au coeur aux gens en proposant notre art Â», explique Medga. « Ã‡a permet de montrer les beaux endroits de la Ville, vu qu’on ne peut plus beaucoup sortir Â» ajoute Tchek. Le projet lancé début janvier séduit, et pour cause, les 20 amis se sont donné les moyens pour effectuer un travail de qualité. Ces derniers ont fait appel à « Mesh Â», vidéaste local, et misent également sur leur diversité artistique. Le groupe contient en effet des danseurs de tout type. Break, dancehall, house, contemporain, et même classique : « On en profite pour montrer tous les types de danse qu’on a dans le collectif. Notre force c’est d’avoir un peu de tout, c’est cette diversité. Il y a même des différences pour un même type de danse. Medga et moi faisons du break, mais on ne danse pas du tout de la même façon Â», nous confie Tchek.

Délaissés

Tout n’est pas tout rose pour autant. Le collectif fait face à plusieurs difficultés. Si les 20 amis espéraient une plus grande considération avec l’introduction du sport aux Jeux Olympiques, la réalité est tout autre : « Il manque une structure. J’ai cette impression que tout le monde fait son truc dans son coin. Il y a de la danse à Besançon, et à un bon niveau. Nous on aimerait représenter la ville, et que les gens sachent que le hip-hop, ce n’est pas qu’aux États-Unis, ou à Paris Â» relate Tchek. Peu soutenus par la Ville, ces derniers doivent se débrouillent pour trouver des salles d’entrainement. Les deux entrainements par semaine, déjà trop peu élevés par rapport au niveau des danseurs, ne sont même plus atteints en raison de la crise sanitaire : « On danse chez nous mais il n’y a pas de place. On danse dehors mais en ce moment il fait très froid. Ça devient très compliqué de maintenir un bon niveau, et de maintenir une certaine motivation Â». Un sentiment partagé par son compère Medga : « On se sent délaissés par la Ville. C’est un petit coup de gueule. Si on fait ça c’est justement pour représenter Besançon, et c’est dommage qu’on ne nous écoute pas. La danse a un rôle social aussi. Ce sont des activités proposés à des jeunes qui les empêchent de dériver Â».

Les Jeux Olympiques : bonne ou mauvaise chose ?

La nouvelle est tombée début décembre : le breakdance sera officiellement intronisé comme sport olympique pour les Jeux 2024 à Paris. À priori, une bonne nouvelle pour les pratiquants, qui bénéficieront d’une lumière importante, à condition de ne pas dénaturer la pratique : « Le fait que le breakdance soit fédéralisé, c’est une bonne chose dans le sens où on va être plus médiatisé. Le problème c’est qu’on a peur de perdre « l’esprit hip-hop Â». On ne veut pas que le côté underground soit abandonné au profit de règles strictes régies par des instances ou des gens qui ne connaissent pas ce sport. Ça ne doit pas devenir un combat de boxe. il y a une culture qui ne doit pas être oubliée Â», confie Tchek.  Enfin, la gestion de la Ville revient encore sur la table. Un traitement sérieux de la discipline par la Ville en mettant les moyens, garantirait de meilleures infrastructures et de meilleures performances, pour qui sait, propulser un jeune bisontin au haut-niveau, à trois ans des Jeux de Paris.