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Délinquance à Planoise, explosion des violences conjugales : Audience de rentrée au tribunal judiciaire de Besançon

Vendredi matin se tenait la traditionnelle audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de Besançon.  Le procureur de la République, Étienne Manteaux, a relaté les faits marquants de l'année écoulée. Deux phénomènes ont provoqué plus de la moitié des défèrements cette année à Besançon : l'explosion de la délinquance à Planoise et la forte augmentation des violences conjugales. Du côté des nouveautés pour 2021, la juridiction de Besançon va être désignée au sein de la cour d’appel pour lutter contre les attaques les plus graves à l’environnement.

Planoise, toujours au cœur des débats

Après avoir salué les nouvelles arrivées au sein du tribunal judiciaire de Besançon au cours de l’année 2020, le procureur de la République a entamé ses réquisitions devant toutes les personnalités bisontines présentes vendredi matin dans la salle d’audience A. L’ambiance est devenue un peu plus grave lorsqu’Etienne Manteaux a évoqué « la flambée de la délinquance à Planoise dès le premier trimestre 2020 Â». En évoquant les récentes interpellations à la suite de la nouvelle tentative d'assassinat perpétrée le 27 décembre dernier, le procureur s’est réjoui que "tous les protagonistes présumés de cette affaire ont été arrêtés en moins de vingt jours". Il a salué le travail « admirable Â» des enquêteurs, avec une attention particulière portée sur le commandant Régis Millet, patron de la police judiciaire de Besançon, partant en retraite le soir même. « La nécessité de lutter contre les trafics de stupéfiants ne se démentira pas, il en sera de même pour 2021 Â» affirme Etienne Manteaux. 

Une augmentation accrue des faits de violences conjugales

L'année judiciaire 2020 à Besançon, c'est aussi l'explosion des faits de violences conjugales. 54 personnes avaient été présentées au parquet en 2017, contre 117 en 2020. Soit plus du double. Sur ces 117 personnes, 87 ont été placées sous contrôle judiciaire et 30 ont été déférées en vue de comparution immédiate, a précisé Étienne Manteaux. Selon ce dernier, ces violences n’ont pas augmenté au fil des années mais s’expliquent par le fait que les victimes arrivent désormais à parler plus facilement. Une volonté collective a émergé en France, motivant la prise de parole plus Â« libérée Â» de la part des victimes. Ce qui justifierait que ces affaires soient beaucoup plus nombreuses cette année au tribunal judicaire de Besançon. Le mois de décembre 2020 a aussi vu la première attribution de bracelet électronique anti-rapprochement.

L’urgence climatique

En 2021, et en application de la loi du 24 décembre 2020, la juridiction de Besançon va être désignée au sein de la cour d’appel pour lutter contre les attaques les plus graves à l’environnement. Cette nouvelle loi vise à adapter la procédure pénale aux spécificités d’un droit qui présente de forts enjeux en termes de réparation du préjudice, et à laquelle la société civile prête de plus en plus attention. D’après Etienne Manteaux, il n’est pas nécessaire d’être dans une répression absolue, mais plutôt à la recherche de mesures alternatives aux poursuites, afin d'être beaucoup plus armé face à l'urgence climatique.