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Besançon : La CGT veut "des mesures concrètes" pour les étudiants

Le président Emmanuel Macron s’est rendu jeudi à l’Université Paris-Saclay afin d’échanger avec ses étudiants. L’occasion pour le chef d’État d’effectuer quelques annonces comme les deux repas à 1€ au RU ou encore le retour aux cours en présentiel une fois par semaine. Une première réponse à la détresse financière et psychologique dans laquelle les étudiants sont engouffrés. Loin d’être suffisant, cependant, pour José Aviles (CGT du Doubs).

Ce vendredi, la CGT donnait une conférence de presse afin de dresser un état des lieux de la vie étudiante ces derniers mois. Un constat alarmant, auquel le gouvernement peine à répondre. Si les annonces faites par Emmanuel Macron sont bonnes à prendre, les étudiants en attendent plus : « Ce ne sont que des effets d’annonce. Par exemple, les amphithéâtres étaient déjà bondés, et on va faire croire aux étudiants qu’ils vont reprendre un jour par semaine en présentiel tout en respectant les mesures de sécurité ? Ils vont faire comment ? Ils vont faire cours en extérieur ? », s’interroge José Aviles. La cohérence du gouvernement fait de plus en plus débat. Le choix de  proposer des repas à 1€, quelques mois  après avoir baissé les APL, et augmenté les frais d’inscriptions dans l’enseignement supérieur, interroge.

Le fond et la forme

Si le fond ne convainc pas, la forme ne s’en sort guère mieux. Emmanuel Macron, las des critiques incessantes, déclarait récemment vivre dans « une nation de 66 millions de procureurs ». Maladresse communicationnelle, ou incapacité à supporter la critique, la déclaration passe mal auprès de la CGT : « Aujourd’hui on voudrait nous faire croire que c’est la norme pour un jeune d’être pauvre et précaire. On ne peut pas accepter ça, donc oui nous sommes les procureurs du président de la République car il doit des comptes à 66 millions de français ». Même son de cloche au sein du gouvernement. Le choix du ministre de la santé Olivier Véran, en visite au CHU de Grenoble la semaine dernière, de porter un masque Lacoste, avait fait grand bruit, alors que de nombreuses personnes en situation précaire, et notamment des étudiants, peinent à accéder à des produits hygiéniques de base (masques basiques, serviettes hygiéniques, etc..).

La partie émergée de l’iceberg

Face à la situation alarmante, la CGT demande des actions gouvernementales plus fortes que les « mesurettes » annoncées jusque là. En haut de la liste, le syndicat espère une revalorisation des bourses, qui permette aux étudiants d’étudier, sans devoir travailler à côté (53% des étudiants travaillent en plus de leurs études 10 mois par an). Cependant, le problème semble bien plus profond. Pour Wiam, secrétaire du syndicat CGT salarié-étudiant, la crise sanitaire n’a fait que mettre le doigt sur un problème qui existait auparavant : « Certains devaient s’assoir sur les marches parce qu’il n’y avait plus de place dans l’amphithéâtre. Au niveau du personnel aussi, c’est insuffisant. Aujourd’hui, on a 2 psychologues pour 25 000 étudiants. Comment voulez-vous que ça fonctionne ? ».

Solidaires

Malgré la situation complexe, des actions sont mises en place par les étudiants et les syndicats pour venir en aide aux plus démunis. Vendredi, une distribution de colis alimentaire aura lieu de 10h à 16h30 Rue Battant. Pour en bénéficier, il suffit de contacter la CGT salarié-étudiants via leur adresse mail ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ). En Février, une deuxième distribution devrait avoir lieu, pour fournir les étudiants en produits hygiéniques et en fournitures scolaires cette fois. Outre l’aide matérielle évidemment nécessaire, ces distributions permettront également aux étudiants isolés de partager un café et de discuter avec des personnes présentes pour les écouter. Une aide bienvenue mais pas durable dans le temps : « On le fait parce que c’est nécessaire. Mais on ne pourra pas substituer l’État indéfiniment. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités », confie José Aviles.