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Pandémie ou non, le Club Sauvegarde de Besançon ne lâche pas ses jeunes

À Planoise, le Club Sauvegarde, et son directeur Fodé Ndao, ancien vice-champion du monde de Karaté, s’activent pour le quartier. Bien plus que simple club de sport, la structure est un véritable acteur social auprès des jeunes. Si la crise sanitaire réduit le champ des possibles, pas question pour autant de rester les bras croisés. Le club s’adapte et multiplie les actions à distance, pour continuer de véhiculer des valeurs morales et sportives chères à leurs yeux.

Fondé en 2003 par le vice-champion du monde de Karaté Fodé Ndao, le Club Sauvegarde de Besançon est aujourd’hui un club phare de la région et même du pays, en Karaté, avec 7 athlètes de haut niveau dont 3 se préparant pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Si pour ces derniers, les dernières mesures restrictives du gouvernement sont peu problématiques (ces derniers bénéficient d’un passe-droit ministériel pour s'entraîner), le cas est tout autre pour les jeunes licenciés : « Au niveau national, il est décrété que la pratique du sport pour les mineurs est autorisée. Malheureusement, dans le Doubs, le préfet a décidé de ne pas l’autoriser. C’est quelque chose qui vient s’ajouter à une situation déjà compliquée Â», confie Fodé Ndao.

Une plateforme virtuelle

Pas question d’abandonner pour autant. Le Club Sauvegarde ne lâche pas les jeunes et propose des solutions alternatives. La Caravane des pieds d’immeuble, dont la formule avait plutôt bien fonctionné cet été, est de retour, mais sous forme numérique. La plateforme dédiée en ligne permet ainsi à une dizaine de personnes chaque jour de se retrouver afin de participer à des conférences, jouer à des jeux de société, ou bien étendre leur savoir avec différents quiz : Â« Nous créons des liens avec et entre les jeunes. C’est évidemment différent derrière un écran, mais on anime ces rencontres virtuelles, et ça marche, croyez-moi ! », explique Fodé Ndao. Les médiateurs sociaux se déplacent aussi, en respectant évidemment les mesures barrières. L’objectif ? Rencontrer les familles, les interroger sur leur situation, et les aider : « On ne peut pas remplacer la présence, mais il faut s’adapter, et c’est ce que nous faisons. Â».

C’est dans la tête que tout se joue

Tout grand champion vous le dira, le mental est un élément aussi important que la condition physique dans la réussite sportive. Fodé Ndao ne déroge pas à la règle, et mise sur la tête, pour que le ciel ne tombe pas sur celle des jeunes restreints. Le directeur du Club Sauvegarde travaille avec ces derniers sur leur préparation mentale, pour trouver des motivations intrinsèques à ceux qui n’avaient jusque là que des motivations extrinsèques : « Souvent on a des motivations extrinsèques : « Je viens au dojo parce que mes potes seront là. Je viens parce que mes parents le veulent ». Il faut développer l’intrinsèque, c’est à dire des sentiments d’autonomie, de plaisir, de compétence. Ils doivent comprendre pourquoi ils venaient ici, à travers les valeurs du sport, du karaté Â».  À travers cette préparation mentale, Fodé et les médiateurs sociaux espèrent ainsi créer chez les jeunes des motivations moins éphémères, afin de leur donner de réels objectifs de processus, et non de résultats à court terme.