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Une femme déplore la prise en charge de son père au CHRU Minjoz

Ce mardi 12 novembre, Noémie Paya, une habitante du Grand Besançon, a adressé une lettre au président de la République, ainsi qu’à Anne Vignot, Christine Bouquin, Marie-Guite Dufay, et au CHRU de Besançon. Elle y raconte le calvaire subi par son père lors d’une hospitalisation d’urgence, de son arrivée jusqu’à son départ. Noémie Paya précise qu’il ne s’agit pas d’accabler les soignants et le personnel hospitalier, mais les dysfonctionnements du système de santé dans tout son ensemble. Elle pointe du doigt la défaillance des services de santé, et souligne que dans ce contexte épidémique, la Covid-19 ne peut pas être la seule explication, mais en est seulement le révélateur.

Un accès « inhospitalier Â»

Selon Noémie Paya, le supplice commence le 29 décembre à 16h08 lorsque sa mère lui téléphone, pour l’avertir que son mari arrive à peine à respirer, que son nez et le contour de sa bouche deviennent bleus, et que sur prescription de son médecin généraliste, il doit être emmené aux urgences, sinon il risque une « morte subite Â». Sa fille prend donc la relève en venant le chercher, pour le conduire au CHRU Minjoz. Dès son arrivée, Noémie constate déjà que l’accès est difficile, qu’il n’est pas simple d’accéder aux urgences. Elle déplore notamment : une signalétique routière lacunaire, un dépose-minute non éclairé sur un trottoir détérioré, un accès piéton avec une signalétique confuse, une salle d’attente mal aménagée et sans distributeur de gel hydroalcoolique.

Livré à lui-même

Le constat de l’habitante Tallenay ne s’arrête pas là. Après avoir pénétré dans l’établissement, elle raconte avoir été confrontée à la désinvolture de quelques employés, tardant un peu à considérer l’état de son père. Un scanner est néanmoins effectué un peu plus d’une heure après la prise en charge de l’homme de 71 ans, et révèle une embolie pulmonaire bilatérale. Noémie Paya rentre chez elle, laissant son père entre les mains du personnel hospitalier. Après un brassage d’internes et d’infirmières, dans des conditions plutôt inconfortables, sans avoir été examiné ni par un médecin, ni par un spécialiste, le patient est sommé de rentrer chez lui par ses propres moyens à 2h du matin. C’est donc Noémie qui retourne aux urgences récupérer son père, en le retrouvant complètement seul sur un banc, sans aucun personnel aux alentours et sans aucune surveillance médicale.

La faute du système de santé dans son ensemble

L’homme de 71 ans est toujours dans le même état de fatigue et d’essoufflement qu’avant son admission. C’est sa femme, âgée d’un an de plus, que le garde en observation toute la nuit, pour veiller à ce que son état ne se dégrade pas. Malgré tout, Noémie tient véritablement à ne pas accabler les soignants, ni le personnel hospitalier, qui exercent leur métier dans des conditions extrêmement difficiles, avec un engagement total. D’après l’habitante de Tallenay, ce sont eux les premières victimes de ces défaillances du système de santé. Elle s’interroge sur l’évolution des missions d’un hôpital public, en déplorant que le système de santé soit devenu incapable de garantir la sécurité de l’un de ses citoyens. Par ce courrier, Noémie exprime sa volonté de faire part des conséquences dangereuses auxquelles aboutissent les « graves dysfonctionnements Â» du système de santé dans son ensemble.