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Procès Daval : "Je dois payer pour les actes que j'ai commis"

Ce vendredi à 16h30, Jonathann Daval était de retour à la barre pour être soumis à son interrogatoire de personnalité. Le verdict de l'informaticien de 36 ans, accusé de meurtre sur conjoint, devrait être prononcé demain en fin d'après-midi ou en début de soirée. Pour l'heure, Jonathann Daval a été entendu une nouvelle fois pas la cour, en répondant à un interrogatoire de personnalité. S'ensuivront les plaidoiries des parties civiles, les réquisitions du ministère public, et enfin les plaidoiries de la défense.

 

Le président de l’audience commence par lui demander d’évoquer son enfance. L’accusé se contentera d’abord de trois phrases : « J’ai eu des problèmes de santé, une surdité, le port du corset. Puis des tocs suite au décès de mon papa. Ma scolarité s’est ensuite déroulée correctement. Â»

Le président Husson poursuit alors, et Jonathann Daval semble plus ouvert qu’auparavant. Les échanges portent sur les tocs de propreté et de rangement de l’accusé.

Est ensuite évoquée sa rencontre avec Alexia Fouillot. Jonathann Daval confie qu’elle a été son véritable « premier amour Â». Il raconte les prémisses de leur histoire :

« C’était lors d’une sortie au ski avec des copains d’école. Nous avons passé deux jours au ski chez un de mes frères. Quelques jours après, elle m’a invité pour fêter son anniversaire chez elle. C’est là qu’a commencé notre relation. Elle a fait le premier pas. Elle me cherchait, et au début je ne l’avais pas vue, pas aperçue Â».

Matthieu Husson, le président d’audience, s’adresse ensuite à l’accusé. « Vous savez qu’il y aura une sanction, une peine prononcée par cette cour d’Assises ? Â»

« J’en suis conscient Â» déclare Jonathann Daval.

« Vous savez ce qu’il vous attend demain ? Â» poursuit le juge.

« Je ne me suis jamais projeté sur la durée de la peine. Peu importe. Peu importe. Je dois payer pour les actes que j’ai commis Â» confesse l’accusé.

C’est Me Cathy Richard, avocate des parties civiles qui s’adresse ensuite à Jonathann. Elle confronte l’accusé aux rapports « incesteux, voire incestuels Â» avec sa mère. Mais aussi ses défaillances sexuelles avant ce projet de bébé, la demande en mariage. Elle continue en demandant à Jonathann Daval ce qu’en 13 ans, sa femme lui aurait obligé de faire. « Faire l’amour, sur la fin Â» répond l’accusé d’une voix fébrile. « C’est tout ? Â» enchaîne l’avocate. « Ça ne fait pas beaucoup pour quelqu’un qui est dominé Â».

Et enfin, c’est au tour d’Emmanuel Dupic, le procureur de la République de Haute-Saône, de questionner l’accusé. Ses réponses sont toujours aussi brèves, concises.

Pourquoi vous ne vous êtes pas séparés ? « On n’en a jamais parlé Â»

Pourquoi fuir ? Â« Il y avait toujours cet amour Â»

Quelle est la place de la femme dans le couple, selon vous ? « D’être présent pour son homme, son mari Â»

Elle l’était ? « Oui Â»

Trop ? « Pas trop, non Â»

Pourquoi fuir ? « Le conflit, la dispute Â»

Alors que les débats n’avancent pas, que les réponses ne se satisfont pas les parties civiles, ni le ministère public, Emmanuel Dupic lance une dernière salve.

« Vous sortiez un jour de prison. En France, il n’y a pas de prison à vie Â»

Jonathann Daval le coupe : « Je m’en fiche. Je n’ai plus d’avenir Â»

« Vous accepterez la sanction ? » lui demande ensuite Emmanuel Dupic.

« Oui, ah oui Â» affirme Jonathann Daval.