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Procès Daval : Suivez en direct la première journée d'audience

Le procès de Jonathann Daval s'ouvre ce matin devant la cour d'Assises de Vesoul. L'informaticien de 36 ans aurait volontairement donné la mort à sa conjointe Alexia Fouillot épouse Daval, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à Gray, en Haute-Saône. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. 

 

 

Les acteurs du procès : 

 

Président : La cour d'Assises de Haute-Saône et du Territoire de Belfort sera présidée par Monsieur Matthieu Husson, conseiller à la cour d'appel de Besançon. 

Ministère public : L'avocat général sera Emmanuel Dupic, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Vesoul.

M. Jonathann Daval sera défendu par Randall Schwerdorffer, Ornella Spatafora, et Samuel Esteve.

Les parties civiles Isabelle Fouillot et Jean-Pierre Fouillot, parents d'Alexia, Stéphanie Gay et Grégory Gay, soeur et le beau-frère d'Alexia, seront assistés de Maître Gilles-Jean Portejoie, avocat au barreau de Clermont-Ferrand.

 

Le procès en direct :

 

9h05 : Le procès débute. Jonathann Daval apparaît dans la salle d'audience A du Palais de Justice de Vesoul. Il est vêtu d'un pull noir à rayures rouges. Le président d'audience l'invite à retirer son masque et à décliner son identité.

 

9h20 : Les jurés sont tirés au sort. Sur les six, cinq sont des femmes. 

 

9h30 : L'audience est suspendue, pour l'installation et le placement des jurés.

 

10h05 : L'audience reprend. Une des jurés a admis connaître personnellement un oncle de Jonathann Daval. Elle est donc remplacée par son suppléant. 

 

10h26 : Nouvelle suspension d'audience pour que d'autres publics entrent dans la salle, à la place des témoins qui reviendront jeudi. Il s'agissait notamment de Stéphanie Daval, la soeur de l'accusé, et de Martine Cussey épouse Henry, la mère de Jonathann Daval. Les avocats de Jonathann Daval ont demandé à ce que la mère de l'accusé puisse être entendue comme témoin afin qu'elle assiste à la suite du procès. Elle sera entendue ce lundi à 14 heures.

 

10h48 : L'audience reprend.

 

10h50 : Les faits du 28 octobre 2017, jour de la disparition d'Alexia Daval sont rappelés, jusqu'à la découverte du corps, le 30 octobre.

 

11h25 : Jonathann Daval va enfin prendre la parole. Le président d’audience déclare d'abord qu'il assurera évidemment des conditions de procès équitables et impartiales. Et au vu du retentissement médiatique de cette affaire, il conseille à Jonathann Daval « d’oublier tout ça, de regarder les juges, la cour, et les jurés. Que ce seront eux qui le jugeront, pas les personnes dans la salle Â».

Le président d’audience pose alors une seule question. « Quelle est votre position aujourd’hui ? Reconnaissez-vous toujours être le seul impliqué dans le meurtre de votre épouse ? Â»

Jonathann Daval retire son masque. Il répond d’une voix fébrile : « Oui Â».

 

11h33 : Le premier témoin se présente à la barre. Il s'agit de Franck Paredes, directeur d'enquête. Il nous apprend que dès le jour de la disparition d'Alexia, les enquêteurs ont douté de Jonathann Daval et de sa version des faits. "Des indices laissaient penser que ça pouvait être lui", déclare l'adjudant-chef au sein de la section de recherches de Besançon. Un lien a vite été supposé entre le meurtrier et la victime. D'abord par la présence des lunettes et du drap blanc déposés soigneusement sur le cadavre d'Alexia. Par l'emploi du temps "très précis" de l'activité du samedi matin de Jonathann Daval, présentant des incohérences". Mais aussi par "une morsure sous le biceps de Jonathann Daval" occasionnée par Alexia.

 

12h30 : Interrogé ensuite sur les trois mois qui se sont passés entre la découverte du corps d'Alexia Daval et l'interpellation de Jonathann le 30 janvier 2018, Franck Paredes a expliqué qu'ils étaient nécessaires au temps de l'enquête, à la fois pour la mener à charge et à décharge mais aussi pour récupérer l'intégralité des résultats des expertises demandées.

 

13h00 : Gilles-Jean Portejoie évoque des traces de sperme découvertes sur les vêtements et dans le corps d'Alexia lors de la découverte de la dépouille. "On a découvert du sperme de Jonathann dans son vagin, du sperme sur sa culotte, du sperme sur le short. Vous pensez à quoi ? Quelles conclusions en tirez-vous ?". "Ça laisse penser qu’il y a un rapport sexuel", répond le gendarme. "Je vais vous dire ce que je pense. Il y a eu une relation sexuelle après la mort d’Alexia", affirme Me Gilles-Jean Portejoie, avocat des parties civiles.

 

13h10 : L'avocat de la défense Randall Schwerdorffer s’insurge de l'hypothèse du viol post-mortem, évoquée quelques minutes plus tôt par son homologue Gilles-Jean Portejoie, avocat des parties civiles. "C’est tout nouveau, on peut tout oser !" déclare-t-il avant d'interroger Franck Paredes. "Il n’y a pas de signes évidents de violences sexuelles", répond le directeur d’enquête.

 

13h50 : L'audience est suspendue.

 

15h35 : L'audience reprend.

 

15h40 : Martine Cussey, épouse Henry, la mère de Jonathann Daval s'avance à la barre.

"Jonathann était un enfant très calme, vivant dans sa bulle, un peu sourd. Timide, réservé, il rend service, et n’est pas comme il a été décrit. Il a des défauts comme tout le monde, personne n’est parfait. C’est le plus calme de ses frères et sÅ“urs. Le plus timide. Â»

 

15h43 : Une seule question est posée à la mère de Jonathann Daval par les parties civiles : "Votre présence peut-elle influencer les paroles que pronocera Jonathann ?"

« Je suis là pour l’aider, le regard peut le libérer plus facilement. Mais en aucun cas pour l’influencer. Ma présence est importante pour lui comme pour moi. Il faut qu’il dise ce qu’il a à dire par lui-même, la vérité Â» répond Martine Henry. 

 

15h45 : C’est au tour d’Adeline Pillot, gendarme, de témoigner à la barre. Elle est celle qui a pris la déposition de Jonathann Daval le samedi 28 octobre. Arrivé en pleurs, l’accusé a ensuite répondu avec « assurance et précision Â» aux questions qui lui ont été posées. C’est notamment lors de cette déposition que Jonathann Daval a déclaré que son épouse était harcelée par un voisin.

 

16h30 : L’adjudant Lionel Ditleblanc, gendarme à Gray, témoigne à son tour de la première audition de l’accusé. Les nombreuses disputes du couple Daval sont évoqués. Plusieurs motifs sont mis sur la table par Jonathann. Tout d’abord le fait qu’Alexia « avait du mal avec sa famille Â». Mais aussi certains sujets plus personnels, comme le fait qu’Alexia n’arrivait pas à avoir d’enfant, les troubles d’érections de Jonathann, et surtout une phrase marquante prononcée par Alexia, qui lui aurait dit qu’il « n’était pas un homme, et que si elle se mettait nue devant un autre homme, il la sauterait tout de suite Â». Jonathann Daval a ensuite déclaré que son épouse était parfois violente à cause du traitement qu’elle prenait, et qu’elle lui avait déjà mis des gifles et pincé.

 

17h20 : C’est au tour Denis Carnet, employeur de Jonathann Daval depuis 2006, de venir à la barre. Il y dresse un portrait de son employé. « C’est un bon technicien de maintenance, autonome, et qui gérait son planning tout seul. En 11 ans, il n’y a jamais eu de problème. Je ne l’ai jamais vu s’énerver avec quiconque, avec aucun client […] Le peu de fois où l’on a fait des réunions avec les employés, il était normal, c’est quelqu’un qui aime plaisanter, discuter, boire un coup. Il est plutôt discret Â»

Vient ensuite la question du tracker GPS installé sous la voiture de service de Jonathann Daval. A de nombreuses reprises, alors qu’il devait se trouver chez des clients, ce n’était pas le cas. Et cela a été constaté par son employeur, qui a donc équipé ses véhicules de tracker GPS. Jonathann Daval a été le deuxième employé de l’entreprise d’informatique à voir son véhicule doté de ce système. La première semaine, personne n’était au courant, mais ensuite Denis Carnet a placardé une affiche au sein des locaux de son entreprise, pour mettre ses salariés au courant.

Que faisait Jonathann Daval lorsqu’il mentait pour s’absenter ?

Selon ses dires, il se rendait chez sa mère, qui avait des problèmes respiratoires. Plusieurs fois par jour et par semaine. Et pour compenser ce temps perdu, Jonathann Daval a proposé à son employeur de travailler plus tard le soir. C'est pour cette raison qu'il restait parfois jusqu’à 19h / 19h30 au travail.

Son employeur nous apprend que le lendemain du meurtre, samedi 28 octobre 2017, Jonathann Daval est passé au travail alors qu’il ne travaillait pas, pour dépanner un voisin qui avait un problème d’imprimante. Il lui a alors demandé conseil, en présentant un comportement totalement normal, "un comportement comme d’habitude", précise-t-il.

 

17h54 : L'audience est suspendue.

 

18h18 : L'audience reprend. 

 

18h20 : Stéphane Moigneaux, technicien de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) établit un rapport en visioconférence, concernant notamment les traces de penus qui ont été retrouvées aux abords de la forêt, où a été retrouvé le corps d'Alexia Daval. Il confirme qu'il s'agit bien de la camionnette empruntée par Jonathann Daval pour déposer le cadavre de son épouse.

 

18h37 : Le docteur Sébastien Grignard, médecin-légiste, présente son expertise du corps d'Alexia Daval. L'atmosphère devient pesante dans la salle. Le médecin légiste détaille l'état du corps d'Alexia Daval lorsqu'il a été retrouvé. "Un drap blanc en partie calciné se trouvait sur le visage. La face visible du corps était carbonisé, notamment sur le visage, le cou, la partie haute du tronc, la main gauche, la zone pelvienne, les cuisses, et le pied droit, avec une amputation thermique". Il a constaté des lésions traumatiques au visage, "très fortement suspectes", provenant de potentiels coups. Des signes de détresse respiratoire ont été exposés, mais pas d'autres lésions particulières sur le corps, mis à part des lésions de défense au niveau des ongles.

Alors que le procureur de la République demande l'affichage des clichés du corps d'Alexia Daval pour la pertinence de la session, le président de l'audience invite les personnes sensibles à ne pas regarder. Les parents et la soeur d'Alexia sortent de la salle. Jonathann Daval baisse la tête, et finit par se recroqueviller entièrement. 

 

19h32 : Michel Bolopion, médecin traitant de Jonathann Daval est le dernier à s'exprimer à la barre. Sa déposition sera relue. Dans celle-ci, il définit Jonathann Daval de "bon petit gars sans problème. Posé, équilibré". Il ne dira rien de plus, invoquant à de nombreuses reprises le secret professionnel.

 

 19h44 : Fin de l'audience. Reprise demain à 9h.