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Pauvreté : Ces héros du quotidien

Le Secours Catholique de Franche-Comté a rendu public ce jeudi matin les données de son rapport statistique annuel sur la pauvreté dans la région. Comme on pouvait s’y attendre, crise sanitaire oblige, les chiffres sont inquiétants. En Franche-Comté, comme ailleurs, la situation se dégrade encore. Sur les 20.000 francs-comtois qu’elle a accompagnés en 2019, l’association constate un nombre important de bénéficiaires vivant sous le seuil d’extrême pauvreté ( 716 euros par mois). Cela concerne des familles entières, des mères isolées, des personnes de plus de 60 ans ou encore des ressortissants étrangers. On notera également la présence dans ce triste palmarès des travailleurs pauvres, qui, malgré une activité professionnelle, ne peuvent pas subvenir entièrement à leurs besoins.

Un reste à vivre quasi inexistant

« Le niveau de pauvreté est extrême » explique Antoine Aumônier, délégué régional du Secours Catholique. Une fois qu’elles ont payé leurs dépenses contraintes ( loyer, charges locatives, dépenses d’énergie, frais de scolarité », ces personnes ne peuvent plus accéder à d’autres besoins comme se nourrir, s’habiller, se cultiver, … . Leur reste à vivre étant proche de zéro euro. Au niveau national, 40% des ménages, aidés par le Secours Catholique, ne peuvent pas assurer ces dépenses-là. Ces situations ont un impact sur la vie sociale indéniable. L’isolement est une réalité. D’autant plus que, par peur ou par fierté, beaucoup d’entre elles ne sollicitent pas l’aide dont elles ont droit. « Ces gens parviennent à s’en sortir. Ils ont beaucoup de mérite. Ce sont des supers héros » ajoute Mr Aumônier.

Un revenu minimum garanti

Pour aider ces familles, ces personnes dans la plus grande précarité, le Secours Catholique plaide pour l’instauration d’un revenu minimum garanti de 893 euros mensuels, soit la moitié du niveau de vie médian, mais en deçà du seuil de pauvreté, dont le montant s’élève à 1063 euros. « Cette aide serait accessible dès l’âge de 18 ans et aux étrangers dès l’obtention de leur titre de séjour » conclut Antoine Aumônier.