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Santé : "On refuse de prendre mon sang car je suis homosexuel"

Mathieu ( nom d’emprunt) s’est senti humilié et discriminé. Lundi, en fin d’après-midi, des médecins de la collecte  de la collecte de Damprichard ont refusé de lui prendre son sang en raison de son homosexualité. Ce jeune homme de 27 ans n’admet pas qu’en 2020, la loi n’évolue pas. « On a le même sang que les hétéros, non ? » s’interroge-t-il. Mathieu vit mal le fait, d’autant plus en cette période où les réserves sont au plus bas, d’avoir été écarté. La décision est plus dure à admettre que le jeune homme et son ami « avaient fait les tests de dépistage VIH et maladies sexuellement transmissibles nécessaires pour prouver leur bonne santé Â». « Pourquoi alors que nous sommes négatifs et avons des bons bilans biologiques, nous ne pouvons pas donner notre sang ? Mon ami hétéro a pu le donner sans aucun problème Â» déplore-t-il.

Un public à risque

A l’établissement français du sang, on applique stricto sensu la loi. Cette dernière précise que les homosexuels garçons ne peuvent pas donner leur sang. Ce qui n’est pas le cas pour la gente féminine. Le critère de sélection des donneurs de sang fait l’objet d’un arrêté ministériel, dont la dernière version, datant de la fin de l’année 2019, précise qu’une relation sexuelle entre hommes constitue une contre-indication au don du sang pendant une durée de quatre mois à la suite de la dernière relation. Le docteur Barisien, coordinateur du prélèvement sanguin à l'antenne Bourgogne-Franche-Comté de l'EFS, souligne également que, selon une étude de santé publique France, il apparaît que cette population a un risque plus important d’être porteuse de maladies sexuellement transmissibles, en particulier le VIH.