Suite au confinement, le baccalauréat de 2020 se distingue des autres. Pas d’épreuve sur table, une notation en contrôle continu ou encore un jury d’harmonisation ont conduit à un taux record d’obtention de 91,5% dans l’académie de Besançon. Tous ces changements ont poussé à se demander si les élèves n’auraient pas obtenu leur diplôme plus facilement que les années précédentes.
Le bac désorganisé
Nathalie Faivre, l’une des secrétaires académiques du SNES/FSU déclare que le baccalauréat a été « dérégulé ». Celui-ci n’a, d’après elle, pas été plus simple à obtenir car les élèves ont été confrontés à des conditions d’examen inhabituelles. De nombreux changements concernant le déroulement du bac ont eu lieu au cours du confinement. « Les lycéens s’attendaient à avoir des épreuves de fin d’année et ne sont pas responsables des troubles causés ». La notation a toutefois belle et bien été plus clémente dans certains établissements, en raison du contexte actuel. En effet, la réforme Blanquer chamboulerait la scolarité des terminales redoublant
Dévalorisation du diplôme
Les bacheliers de 2020 sont vus par beaucoup comme moins méritants. Comparable au taux de réussite de 1968, le baccalauréat de cette année risque d’être dévalorisé. Madame Faivre atteste que « les efforts des candidats ne sont cependant pas à négliger et que les programmes sont de plus en plus complexes ». Depuis des décennies, la courbe d’obtention du bac n’est pas linéaire mais progresse tout de même positivement. L’évolution de 67,2% d’obtention en 1970 contre 88,1 en 2019 démontre une accessibilité au diplôme accrue sous décision du gouvernement. Ceci est aussi explicable par le nombre toujours plus important de candidats.
Réforme dangereuse
La réforme du baccalauréat de Jean-Michel Blanquer inquiète. Le SNES/FSU considère qu’elle est « le plus gros risque de dévalorisation du diplôme ». Le manque de cadrage national et l’importance du contrôle continu en sont les raisons principales. « Le mérite dépendrait désormais de l’établissement où il a été obtenu ».
