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Municipales / Besançon : Une élection pas comme les autres

Ce dimanche 28 juin se déroulera le 2è tour des élections municipales. A Besançon, trois candidats sont encore lice. Ils étaient neuf au départ. C’est l’écologiste Anne Vignot (31,21% des suffrages), à la tête d’une liste d’union de la gauche, sans la France Insoumise, qui a décidé de faire cavalier seule, qui a dominé le premier tour. Ludovic Fagaut, le candidat de la droite et d’une partie du centre, s’est classé en deuxième position, en obtenant 23,59% des suffrages. Enfin, Eric Alauzet, le candidat de la République en Marche a décroché la troisième marche du podium avec 18,8% des voix.

C’est dans un contexte politique bien particulier que se déroule ce scrutin 2020. Le choix du socialiste Jean-Louis Fousseret, successeur de Robert Schwint et Jean Minjoz, de rallier la République-en-Marche en 2016 a complètement chamboulé l’échiquier politique bisontin. A tel point, que la semaine dernière, c’est son ancienne attachée de presse, Alexandra Cordier, qui n’a pas obtenu l’investiture de la République en Marche pour cette élection, alors qu’elle était une dynamique responsable locale du parti d’Emmanuel Macron, qui a publiquement et médiatiquement apporté son soutien au candidat de la droite, premier opposant  au conseil municipal de Jean-Louis Fousseret. Le maire sortant, 56è sur sa liste, n’a toujours pas souhaité s’exprimer sur ce choix. On en perd son latin. Selon nos informations, des différences notoires seraient apparues au soir du 1er tour entre l’édile en marche et sa plus proche collaboratrice. Il est vrai qu’avec 4,5% des suffrages, et malgré une bonne campagne, Alexandra Cordier n’a pas trouvé son public. Certains lui reprocheront de ne pas avoir pris suffisamment ses distances avec Jean-Louis Fousseret, sur le départ. Ralliement opportuniste à Ludovic Fagaut ? Beaucoup s’interrogent, mais les deux candidats réfutent cette interrogation.

Une campagne dure

Un député candidat poursuivi par des militants syndicaux et gilets jaunes, plusieurs voitures brûlées au sein de sa propriété par des activistes d’extrême gauche, des tacles permanents et sournois entre les candidats, on ne peut pas dire que cette campagne électorale, marquée également par la grave crise sanitaire du moment, soit exemplaire. Ce mercredi et jeudi, ces derniers vont livrer leur dernière bataille. Pour Eric Alauzet, le challenger, « tout est encore possible ». Le député marcheur compte sur la mobilisation de son électorat. Selon lui, il ne s’agit pas « d’un deuxième tour, mais d’une nouvelle élection, dans laquelle les compteurs sont remis à zéro ». Bien malin qui, aujourd’hui, peut affirmer le nom du prochain maire de Besançon. Depuis plusieurs jours, Ludovic Fagaut essaie de rallier le maximum de candidats battus à sa cause, mais cette méthode portera-t-elle ces fruits ? Entre un Jean-Philippe Allenbach incontrôlable (2,18%) et une Alexandra Cordier dans une situation bien compliquée, l’élu bisontin tente le tout pour le tout. Du côté d’Anne Vignot, qui a obtenu le soutien de plusieurs personnalités locales et nationales de gauche, comme la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente socialiste de la Région Bourgogne Franche-Comté Marie-Guite Dufay, on reste très mobilisé. Comme ses adversaires, sa campagne du 2è tour s’est déclinée sur les réseaux sociaux et par les traditionnelles conférences de presse thématiques.

Un triangulaire délicate pour la droite ?

Ce sera bien une triangulaire qui se jouera dimanche soir à Besançon. Le maintien de la candidature d’Eric Alauzet sera-t-elle préjudiciable à Ludovic Fagaut ? Que feront les électeurs de la France Insoumise et du Rassemblement National, dont les chefs de file n’ont donné aucune consigne de vote. Les prochains rendez-vous électoraux de 2021 sont-ils déjà dans toutes les têtes  au sein de cs partis ? Enfin, la dernière incertitude, qui pourrait faire basculer l’élection, concerne le taux de participation. Avec une abstention record (60%) au 1er tour, les Bisontins se déplaceront-ils plus nombreux dans les urnes dimanche. Affaire à suivre.