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Rassemblement contre le racisme et les violences policières à Besançon : "C’est le système en profondeur qu’il faut changer"

Ce mardi 9 juin, plus de 200 personnes se sont rassemblées à l’Esplanade des Droits de l’Homme. Un lieu bien choisi puisque la manifestation, organisée par SOS Racisme et par la Ligue des droits de l’homme, visait à soutenir les victimes de violences policières ainsi qu’à lutter contre toute forme de racisme.

En hommage à George Floyd, les manifestants ont dans un premier temps posé un genou à terre pendant 8 minutes et 46 secondes, soit le temps où Derek Chauvin, policier à Minneapolis, a laissé son genou blotti contre la gorge de George Floyd jusqu'à asphyxier ce dernier. Sous les pancartes « I can’t breathe », de nombreuses personnes se sont ensuite succédées au micro pour rendre hommage aux victimes de violences policières partout dans le monde. Certains ont chanté, d’autres ont préféré le silence, mais chacun a souhaité participer, à sa manière, à ce mouvement mondial et historique.

Réformer de l'intérieur

Après les hommages vient le temps des revendications, nombreuses parmi les manifestants. Muriel, soignante, souhaitait être présente pour cette action plus qu'importante : « Il faut une justice qui se positionne réellement, mettre des représentants d’associations anti-racisme au sein de la police, qui surveillent les différents agissements. Il faut aussi mieux former les policiers pour qu’ils sachent traiter chacun avec respect ».

Un problème profond

Dans ce sens, le discours du ministre de l’intérieur Christophe Castaner hier n’a pas calmé la colère des manifestants, qui ne comprennent pas la position gouvernementale affirmant qu’il n’y a pas de violences policières en France, mais seulement de petits cas isolés: « Faire des petites réformettes, sur la clé d’étranglement notamment, c’est bien. Mais ça va au delà de ça, il y a un problème avec les policiers recrutés, avec les recruteurs, les formateurs. C’est le système en profondeur qu’il faut changer. Il faut arrêter également d’employer des mesures disproportionnées contre les personnes racisées. J’ai déjà subi des placages ventraux, ce sont des méthodes très violentes et aucunement nécessaires », nous explique un des manifestants présents.

Une manifestation parmi des milliers dans le monde depuis la mort de George Floyd, qui contribuera peut-être à une prise de conscience générale sur un problème vieux comme le monde, et pourtant toujours aussi profond. Une nouvelle manifestation est à prévoir ce samedi 13 juin, place du 8 septembre à 15h, pour lutter, encore.