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Besançon : Le secteur de la métallurgie a besoin de commandes

En pleine crise du coronavirus, le secteur de la métallurgie subit un violent coup d’arrêt dans le Doubs. L’interdépendance entre les différents secteurs d’activité étant très forte, un effet domino s’est produit. « L’activité des deux derniers mois a été plutôt compliqué. On a souvent plafonné autour des 40% d’activité, lorsque cette dernière n’était pas nulle Â» explique Damien Tournier, le président de l’IUMM du Doubs. Néanmoins, depuis quelques jours, le responsable constate une lente reprise.

Pour le moment, les mesures initiées par l’état, notamment celles liées au chômage partiel, ont permis  « d’amortir le choc Â», mais cette perfusion qui, quoiqu’il en soit s’annonce dégressive, n’est bien sûr pas suffisante pour relancer l’activité et redonner le sourire aux chefs d’entreprise. « Ce qu’il nous faut maintenant, ce sont des commandes Â» complète Mr Tournier. Damien Tournier voit d’un très bon Å“il les mesures annoncées jeudi par Edouard Philippe ou encore le plan d’urgence de soutien accordé au secteur de l’automobile, très lié à l’industrie franc-comtoise. « Chacun doit reprendre son travail afin de relancer le système économique Â». Le président de l’IUMM du Doubs l’assure : « Nos sommes prêts. Durant la pandémie, nous avons travaillé sur nos sites de production pour maintenir l’activité et surtout permettre la reprise en toute sécurité, dans le respect des consignes sanitaires. Nous avons mené ce travail en concertation et dans un vrai dialogue social Â».

L’emploi

Mr Tournier sait que la partie est loin d’être gagnée. Le maintien de l’emploi fait partie des  enjeux du moment. « La période comporte beaucoup de risques. Nous allons surveiller chaque entreprise. Chefs d’entreprise et salariés doivent rester unis. Nous ne sommes pas dans la négociation sociale, mais bien dans le dialogue social afin de trouver les mesures qui nous permettent de préserver l’activité et l’emploi » ajoute-t-il. Et de poursuivre : « les prochains mois seront très compliqués. Il est encore très difficile de savoir comment nous rebondirons. Néanmoins, la volonté des dirigeants est de maintenir les compétences à chaque poste, car il est bien difficile d’en trouver Â».

L’apprentissage

Avec pour l’heure, encore pas mal d’incertitudes sur l’avenir, la formation des jeunes s’écrit en pointillés. Chaque année, 1000 apprentis sont pris en charge par le pôle IUMM de Franche-Comté, du CAP au diplôme d’ingénieur. « C’est un sujet qui est compliqué. Nous ne voulons pas casser la bonne dynamique qui a été mise en place dans la région par la voie de l’alternance Â» analyse Mr Tournier. Les annonces du gouvernement dans ce domaine, prévues le 5 juin, sont très attendues. A l’IUMM du Doubs, on attend notamment des réponses sur la réduction des coûts liés au recrutement des apprentis. Consciente qu’en cette période d’incertitude et de crise économique, il sera difficile pour ces jeunes de trouver un maître d’apprentissage, une réflexion est en cours au sein de la fédération patronale. Elle pourrait notamment conduire les centres de formation à accueillir les apprentis dans leur cursus, sans qu’ils soient immédiatement en capacité d’intégrer une entreprise. « Le temps pour les entreprises de s’organiser et aux chefs d’entreprise de pouvoir accueillir dans les meilleures conditions ces jeunes pour la prochaine rentrée » conclut Damien Tournier. Un passage de relais pourtant indispensable pour la vitalité de l’industrie française.