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Harcèlement scolaire : « Ce qui tue souvent, c’est le silence » d’après Annie Genevard

Nora Fraisse a perdu son enfant en 2013. Sa fille, Marion, s’est donnée la mort après avoir été harcelée à l’école. Depuis, elle a choisi de sensibiliser les jeunes et c’est ce qu’elle fera ce jeudi 5 décembre dans le Haut Doubs. À l’initiative de cette venue ? Annie Genevard, députée du Doubs et vice-présidente de l’Assemblée nationale. Cette dernière a décidé d’entrer en contact avec Nora Fraisse après être tombée, par hasard, sur le film relatant de son enfant : Marion, 13 ans pour toujours. « Il m’a bouleversée », témoigne la députée.

Elle convoque alors la maman, aussi écrivaine, dans ses bureaux à Paris. « J’ai rencontré une femme extrêmement courageuse, très déterminée de faire de son malheur une chose utile pour les jeunes qui se trouvent dans cette situation Â».

 

Un combat à mener « collectivement Â»

Il faut dire qu’Annie Genevard est particulièrement impliquée dans cette lutte. « J’ai été enseignante, je connais bien le monde scolaire et les jeunes et je suis particulièrement touchée par ce combat Â». Pendant son mandat de maire à Morteau, elle avait mis en place un certain nombre d’opérations de sensibilisation. L’une d’entre elle consistait à passer par le théâtre, avec des comédiens professionnels jouant des situations de harcèlement avec les élèves. « Parents, responsables politiques, parents, institutions, pouvoirs public… C’est un combat qui ne peut se mener que collectivement, martèle la députée. Je pense que chacun, à son niveau, peut contribuer à lutter contre le harcèlement scolaire Â». Elle invite également les enseignants à la plus grande prudence. « Parfois c’est parole contre parole, mais dans le doute, l’institution ne doit pas laisser passer des situations qui pourraient être dramatiques Â».

Avant une soirée débat au théâtre l’Atalante à Morteau, pendant laquelle le film sur la petite Marion sera diffusée, Nora Fraisse passera par Pontarlier. Elle rencontrera des élèves de 6e et 5e afin d’échanger avec eux. L’option du dialogue a été privilégiée par les établissements scolaires et la ville. « Ce qui tue, souvent, c’est le silence. Les jeunes n’en parlent pas, ont peur d’en parler et c’est ce silence qui nourrit le harcèlement Â» rajoute Anne Genevard.

 

La soirée « Ciné-débat Â» à Morteau commencera dès 19h. Elle est ouverte à tous.