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Gilets jaunes : Essayer de comprendre le mouvement

Depuis près d’un mois, le mouvement des gilets jaunes s’essouffle. Ce samedi, ils étaient entre 450 et 500 à manifester dans les rues de Besançon. Difficile de définir clairement ce mouvement. Tant les personnes qui le composent sont diverses et revendiquent des idées très éloignées parfois. Les hommes et les femmes qui défendaient des valeurs basées sur la défense du pouvoir d’achat et une meilleure justice sociale, ces classes moyennes et précaires sont-elles encore véritablement présentes ? Le mouvement, sous prétexte qu’il arbore un gilet jaune, ne s’est-il pas politisé ou radicalisé lui-même ? Où peut conduire cette opposition forte aux institutions qui composent notre société ? Plein Air s’est interrogée sur ce mouvement et son avenir.

La désunion ? Les revendications sont tellement multiples dans les cortèges, qu’il est difficile de comprendre comment des personnes avec des revendications aussi larges peuvent s’entendre. D’un côté, ceux qui brandissent des idées très nationalistes. D’autres demandent une autre politique liée à l’immigration. Pendant que certains défendent les services publics, l’emploi ou encore la santé.

Le gilet jaune, un étendard ? Sans doute. A part quelques drapeaux régionalistes et tricolores, les manifestants n’affichent pas vraiment, ou alors très discrètement, leur appartenance à un syndicat ou une autre organisation. Il semblerait en tout cas, qu’aujourd’hui, le port du gilet jaune soit devenu un étendard, un signe de ralliement qui permet d’exprimer ses idées et ses convictions en tout genre. Ce samedi, à Besançon, seules quelques blouses blanches se démarquaient. On constate également que certains manifestants ne portent plus le gilet jaune rassembleur. Chacun se définissant comme un citoyen venu exprimer son ras-le-bol.

Les drapeaux : Des drapeaux régionalistes ou nationaux animent le cortège. Certains manifestants, ceux qui en tout cas acceptent de répondre aux questions des journalistes, expliquent que cet affichage est un moyen d’exprimer leur appartenance à la nation et un territoire. Ils refusent tout amalgame avec des idées extrémistes.

Les leaders : Les manifestants le rappellent haut en fort, il n’ y a pas de leader chez les gilets jaunes. Chaque samedi, de nouveaux visages apparaissent, même si certains habitués restent présents.

Un sentiment d’impunité ? : Le non-respect de certaines règles, comme la déclaration d’une manifestation, le sentiment que tout leur appartient, « parce qu’ils paient des impôts Â», la faculté à occuper l’espace publique, à s’affronter aux forces de l’ordre témoignent de l’état d’esprit des gilets jaunes. Cette envie affirmée et forte de vouloir changer la société, de contester la démocratie en place, d’évoluer dans un autre monde, … sont au cÅ“ur des revendications.

La violence. Elle est bien réelle. Comme en témoigne encore les heurts survenus ce samedi à Besançon. La radicalisation du mouvement se confirme. Même d’anciens porte-paroles des gilets jaunes, comme Ingrid Levavasseur, à dû être exfiltrée par les forces de l’ordre ce week-end lors d’une manifestation à Paris. Les médias locaux semblent ne plus être injuriés, mais les échanges avec les manifestants restent compliqués.

La Suite ? Comment sortir de cette crise ? Pas évident. Une démarche et des propositions collectives ne semblent guère envisageables. Les manifestations hebdomadaires perdent chaque semaine des participants et leur utilité est à prouver. Depuis quelques jours, les gilets jaunes semblent avoir perdu le soutien d’une grande partie de la population française. Affaire à suivre.