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Pourquoi les entreprises éprouvent -elles autant de difficultés pour recruter ?

Les difficultés ne touchent pas que la Franche-Comté, elles sont également pointées par de nombreux chefs d’entreprise dans le pays tout entier. Ces derniers dénoncent une situation « incompréhensible », qui met en lumière les difficultés qu’ils ont à recruter du personnel alors que notre pays compte plus de cinq millions de chômeurs. Tous les secteurs sont concernés : la restauration, l’hôtellerie, le commerce, l’industrie, l’aide à la personne, … .

En Franche-Comté, les exemples sont nombreux. Cet été, à Pontarlier, l’enseigne « Buffalo Grill Â», bien connue dans la restauration, a dû se résoudre à fermer sa terrasse, faute de collaborateurs. Dans d’autres secteurs, les patrons sont à la recherche d’employés ou d’ouvriers depuis plusieurs mois. Ce qui n’est pas sans poser problème pour l’activité de ces entreprises et leur développement. L’incompréhension est totale. Alors, suffit-il de traverser la route pour trouver un emploi, comme l’a dernièrement déclaré Emmanuel Macron à un jeune chômeur ? Où est-ce un peu plus compliqué que cela ? Plein Air tente de répondre à cette problématique et lance le débat.

« Des aides sociales qui n’incitent pas toujours à retrouver un emploi, des métiers à l’image dévalorisée, une concurrence suisse déloyale, un manque d’intérêt pour l’apprentissage en France, des formations et des savoir-faire dispensés par l’éducation nationale qui ne sont pas toujours en adéquation avec les réalités du terrain, notamment concernant l’évolution de certaines professions, et une jeunesse en manque de repères professionnels et trop laxiste, … Â», les arguments avancés sont nombreux. « On a toujours en zone frontalière, où le taux de chômage est plus bas que la moyenne nationale, des difficultés en fonction des périodes de l’année pour recruter, mais cette année, la tendance s’est accélérée. Tous les chefs d’entreprise que je connais recherchent des employés. Et ce, quelques soient le secteur d’activité » confirme Philippe Gille, chef d’entreprise à Pontarlier et vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs. Et de préciser : « Sur cinq grandes enseignes de restauration pontissaliennes, il manquait dernièrement une trentaine de personnes Â».

L’eldorado suisse

Sylvain Choffat, patron du garage des montagnes et de la carrosserie bisontine à Besançon, recherche un employé pour son site de Trévillers, dans le Haut-Doubs, depuis cinq mois. Malgré toutes les démarches qu’il a entreprises, ce patron n’a reçu qu’un seul CV. Mr Choffat reconnaît que la situation géographique de son entreprise, à proximité de la frontière suisse, ne lui facilite pas la tâche. « C’est compliqué. On ne peut pas lutter. Qu’on nous baisse les charges en France et nous pourrons augmenter les salaires » explique-t-il. En parallèle, le responsable admet que ces difficultés sont beaucoup moins prégnantes dans le secteur bisontin, « où les candidatures sont plus nombreuses Â». Sylvain Choffat pointe également « le souci de la formation en France Â». « Nous éprouvons des difficultés pour intéresser les jeunes à nos métiers. Sans doute qu’ils n’ont pas envie d’exercer cette profession difficile. Néanmoins, nous sommes prêts à les former. Nos apprentis d’aujourd’hui seront nos ouvriers de demain Â» conclut-il.

Former et mieux former

Le problème de la formation est avancé par de nombreux chefs d’entreprise. Certains aimeraient pouvoir participer à la construction du contenu des formations dispensées par l’éducation nationale. Selon eux, « certaines ne sont plus en cohérence avec les réalités du terrain Â». A l’éducation nationale, les enseignants des lycées professionnels rappelaient dernièrement, lors d’une manifestation à Besançon, que leur responsabilité est « de former des professionnels, mais aussi des citoyens. D’où l’importance de ne pas occulter les langues vivantes, l’histoire géographie et d’autres matières encore Â». Dans cet état d’esprit et pour répondre aux difficultés de recruter, Denis Gérôme, le président de la fédération commerce et artisanat Grand Pontarlier, annonce l’ouverture en 2019 d’une formation, à Pontarlier, dans le domaine du commerce, en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs. « Il s’agira d’un BTS en alternance sur les métiers de la vente Â» explique Mr Gérôme. Pour Philippe Gille, la réforme du gouvernement dans le domaine de la formation professionnelle, qui tend à privilégier l’alternance, est « une piste à travailler Â». Dans cette dynamique, une formation s’est ouverte en cette rentrée scolaire au lycée Xavier Marmier de Pontarlier.

L’exemple de JMJ Automobiles

JMJ Automobiles mise Ã  la fois sur la jeunesse pour renouveler les compétences dont ont besoin les garages et concessions automobiles, mais aussi sur d’autres atouts pour attirer et fidéliser les collaborateurs de ce côté-ci de la frontière. Aline Martin, la directrice des ressources humaines, explique que pour faire face aux difficultés à recruter des collaborateurs qualifiés, l’entreprise mise sur la formation en alternance pour les métiers techniques en maintenance, réparation, carrosserie, mais aussi pour les métiers du service et de la vente automobile.  La société recherche régulièrement des jeunes motivés pour suivre des formations allant du CAP au Bac +3 dans les domaines techniques, ou encore pour intégrer l’école de vente JMJ qui forme en 1 an les futurs conseillers commerciaux.

« Pour inciter les jeunes à intégrer l’entreprise après leur formation, attirer de nouveaux profils qualifiés mais également fidéliser nos collaborateurs face aux sirènes de la Suisse voisine, nous communiquons sur nos valeurs et sur la qualité de vie que peut offrir l’entreprise (temps de travail adapté, temps de trajet réduit,…) . Enfin, pour parer à nos difficultés de recrutement,  nous sommes résolus à investir sur chaque candidat à l’embauche qui partagera notre passion pour l’automobile et notre sens du service et de la satisfaction client. Â» explique Mme Martin. Cette organisation permet à l’enseigne de former ses collaborateurs dans les valeurs auxquelles elle croit et aux savoir-faire et savoir-être  dont elle a besoin. Les personnes qui souhaiteraient obtenir de plus informations peuvent se rendre sur le site internet www.jmjautomobiles.com