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Besançon : « La montée du religieux met en danger le vivre ensemble »

Bernard Ravet, principal à la retraite, qui a notamment exercé dans les quartiers les plus difficiles de Marseille, tiendra une conférence ce lundi soir à Besançon. Une soirée à l’initiative de la LICRA Besançon Franche-Comté. Il y évoquera les difficultés au quotidien et  la montée en puissance de la religion au sein de ces quartiers, où la parole de l’imam prend trop d’importance. Dans son ouvrage « Principal de collège ou Imam de la République ? Â», écrit avec le journaliste Emmanuel Davidenkoff, il pointe notamment l’immense solitude des personnels de direction et des enseignants et la complexité d’exercer sa profession et de transmettre certains savoirs. L’intervenant dénonce ‘l’hypocrisie des politiques et l’inertie de l’éducation nationale » et demande l’application stricte des valeurs qui fondent notre République, notamment le principe de laïcité. « Cette montée du religieux mais en danger le vivre ensemble. Nos élèves pour des raisons diverses et variées ne se retrouvent pas dans la République. La montée du religieux se confronte à une recherche identitaire d’un adolescent, qui, pour exister, s’affronte aux valeurs de la République Â» explique-t-il

Selon Mr Ravet, la situation est devenue difficile dans certains établissements scolaires. Il a d’ailleurs récemment échangé sur le sujet avec Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’éducation nationale. Il regrette « qu’il ait fallu les attentats de Charlie pour que l’état français prenne réellement conscience du problème Â». Mr Ravet ne se contente pas de dresser un constat, il formule également des propositions. Notamment celles qui consisteraient à mieux former les enseignants et permettre aux travailleurs sociaux de mieux intervenir, notamment en direction des enfants et des mères de famille. « Il y a de la souffrance sociale et de la souffrance économique. Parfois, on a des enfants qui sont en quête d’identité, qui ne croit pas en l’école. Nous devons avoir une stratégie de bienveillance et d’ouverture et rester droit dans nos bottes par rapport aux valeurs de la Républiques, celles qui fondent notre démocratie Â». Et de conclure : « Quand on a affaire à des théories obscurantistes, essayons de déconstruire ce que pensent les élèves et reconstruire avec eux un monde dans lequel on puisse leur faire comprendre qu’ils peuvent avoir leurs croyances, mais qu’elles doivent rester dans la sphère du privé. Tu as le droit de croire ce que tu veux, mais à l’entrée du collège, tu laisses ça au fond de ton cartable. Tu n’en parles pas et surtout tu n’essaies pas de convaincre que ce que tu crois est supérieur à ce que croit ton copain Â».