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Billet d’humeur / Violence dans le foot amateur : Il est grand temps de se remettre en cause !

Et une de plus. Encore une rencontre de football qui se termine en eau de boudin. Ce samedi après-midi, c’est à Avanne, lors d’un match U18, que l’arbitre a dû renvoyer précipitamment les deux équipes aux vestiaires. Il y a quelques semaines, les forces de l’ordre sont intervenues dans un match de division de district. Bien heureusement, ces violences et ces incidents ne se produisent pas sur toutes les pelouses de France et de Navarre, mais il convient de reconnaître qu’elles sont de plus en plus récurrentes.

La faute aux arbitres ? Certainement pas. Si certains devraient apprendre à manier le sifflet avec un peu plus de pédagogie et d’ouverture, la plupart sont des passionnés de football qui assument avec sérieux et responsabilité la tâche qui leur a été confiée. Pas facile d’œuvrer sereinement lorsque dirigeants ou supporters vocifèrent sur la touche ou autour du terrain. Rappelons que l’arbitre fait partie du jeu et que personne n’est infaillible. Laissons également aux jeunes arbitres, le temps de se former et d’acquérir de l’expérience. Ce qui est vrai pour des jeunes footballeurs, l’est aussi pour le corps arbitral.

La faute aux clubs ? Lorsque l’on joue au football, il convient sans doute de se rappeler qu’il s’agit avant tout d’un sport avec des valeurs. Si l’envie de gagner est bien légitime, elle ne doit pas occulter le fait que perdre fait partie du jeu. Prendre en compte cette notion ne fait pas d’un club ou d’une équipe des « losers Â». Bien au contraire. Cela permettrait sans doute de dédramatiser certaines rencontres et fins de match. En Franche-Comté, certains éducateurs, comme Yohan Rangdet ( Racing Besançon), Gaëtan Receveur, Benoît Cusenier et Romain Richard (CA Pontarlier Foot), Jean-Michel Fleury (Valdahon Vercel) ou encore dernièrement Kevin Ferrand ( Etalans Vernierfontaine) abordent avec pédagogie la rencontre et son résultat final. Ces éducateurs ont bien compris que s’ils avaient un comportement inadapté sur la pelouse, ils auraient beaucoup de mal à exiger quoique ce soit de leurs petits protégés. Encore plus lorsque l’on coache des adolescents. S’interroger sur la combattivité de son équipe, son niveau, son coaching, la performance collective de son groupe, … est capital, avant d’aller chercher des excuses ailleurs.

La faute aux supporters ? Ils n’arrangent rien. Leur moquerie et leurs insultes enveniment souvent les choses. Ce qui peut aussi avoir des conséquences sur l’attitude des joueurs sur le terrain. Que dire également de ces parents qui ne connaissent pas la discrétion et contestent sans arrêt les choix d’un entraîneur ou d’un arbitre. Etre le premier supporter de ses enfants ne doit pas faire oublier certaines règles et valeurs.

Bref, ce billet d’humeur pour tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Depuis quelques années, l’ambiance est délétère sur les terrains de football de Franche-Comté. Il y a bien certains petits clubs, comme au FC Lac Remoray, où l’on essaie de faire de ces rencontres des moments festifs, mais ils sont rares. Chacun doit se remettre en cause. Certes, le football professionnel n’a pas vraiment valeur d’exemple, mais les acteurs du football amateur, en Franche-Comté comme ailleurs, seraient bien inspirés de se remettre en cause.