Choix du secteur :
Se connecter :

Pontarlier / Commerces : Pour une meilleure prise en compte des réalités locales

En début de semaine, à l’invitation d’Annie Genevard, députée du Doubs, et suite à ses interrogations et questionnements, Sylvie Dabère, la présidente de l’association Commerce Pontarlier Centre, et Danielle Roussel-Galle, son homologue mortuacienne, se sont rendues à la Direction générale des Entreprises du Ministère de l’Economie pour évoquer le commerce de centre ville, la protection de l’artisanat de qualité et le fonctionnement des Commissions Départementales d’Aménagement Commerciale (CDAC).

Mme Dabère le regrette, depuis 2009, les règles concernant l’ouverture d’un commerce ont changé en France. Actuellement, l’ouverture d’une enseigne commerciale de moins de 1000 m2 peut s’effectuer sans autorisation préalable. De plus, lorsqu’une autorisation est exigée, le critère économique est occulté par la CDAC, alors que, pourtant, un amendement a été ajouté dans la loi en 2014. Pour Mme Dabère, l’occultation de ce critère est un véritable souci, qui pose le problème de la mise en concurrence des commerces, sur un même territoire, sans se soucier de leur viabilité. D’autre part, se pose également le problème de l’extension des zones commerciales, et par conséquent de leur attractivité, au détriment des centres-villes, qui ne disposent pas de la même surface commerciale disponible pour leur développement.

Sylvie Dabère rappelle que depuis 2001, 65.000 m2 de surface commerciale ont été autorisés à Pontarlier et sa périphérie. Ce qui a inéluctablement des conséquences sur l’activité commerciale et la part de marché disponible. Confronter à la concurrence des zones commerciales, les centres-villes doivent également faire face au développement des achats sur internet, qui, chaque année, conquièrent de nouveaux adeptes. « Nous nous sentons démunis face à ces nouveaux mode de consommation. Aujourd’hui, c’est compliqué de pouvoir vivre de nos affaires. Très souvent, le conjoint est obligé d’aller travailler à l’extérieur pour pouvoir boucler les fins de mois » explique-t-elle.

Tenir compte de la situation économique d’un territoire

Si Sylvie Dabère milite pour que les commerçants s’adaptent au nouveau mode de consommation de la clientèle, elle interpelle aussi les pouvoirs publics. « Il en va de la survie des commerces de centre-ville » commente-t-elle. La responsable des commerçants du centre-ville de Pontarlier est satisfaite d’avoir pu échanger sur ces préoccupations avec son interlocutrice parisienne : « C’est très important d’avoir pu demander la possibilité de modifier cette loi, en y incluant un critère économique, ou tout au moins de faire appliquer l’amendement de 2014 » conclut-elle.