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Environnement : « la qualité de l’eau est déplorable »

Ils sont inquiets et en colère les pêcheurs francs-comtois. La situation des rivières de la région et la mortalité piscicole qu’ils constatent les poussent à agir. Ils menacent même de quitter la conférence de l’eau, initiée par le conseil départemental du Doubs, « si une véritable et ambitieuse politique de l’eau n’est pas mise en place ».

Ce samedi matin, une importante opération était menée en Franche-Comté par les associations de pêche du Doubs. Quatre sites ont été ciblés par les pêcheurs : Ornans, Morteau , Saint Hippolyte et Saint Claude. Dans la vallée de la Loue, une quarantaine de personnes étaient mobilisées pour sensibiliser la population et alerter de nouveau les élus. Si effectivement la pollution de nos rivières a un impact sur la vie subaquatique et la biodiversité environnementale, elle a aussi des répercussions sur notre santé. « Vous êtes concernés au premier chef. Votre santé et celle de vos enfants peuvent être altérées par l’eau que vous buvez, cette eau provenant de nos rivières et de leurs nappes phréatiques. Si vous voulez préserver votre santé nous déconseillons fortement de vous baigner dan nos rivières et aux enfants et aux femmes enceintes la consommation de poissons » écrivent les médecins et scientifiques du collectif SOS Loue et Rivières Comtoises.

« Passons aux choses sérieuses. Arrêtons les mesurettes »

Les pêcheurs expriment clairement leur colère. Ils jugent les politiques mises en œuvre « insuffisantes ». « Selon eux, il est encore temps de changer les choses mais la situation deviendra irréparable si rien n’est fait rapidement ». Ils déplorent le manque d’ambition des politiques actuelles. « Les normes et les discours officiels ne font que masquer la réalité pour justifier de simples mesurettes » avancent-ils. Ces amoureux de la nature demandent des mesures concrètes et rapides. « Certaines stations d’épuration, comme celles de Métabief et Gellin dans le Haut-Doubs, n’assurent plus leur fonction première. Le lisier est un problème majeur en zones calcaires. L’intensification et l’augmentation de la production laitière en cours ne peuvent s’accompagner de pollution supplémentaire. Les micropolluants ( domestiques, agricoles, industriels) anéantissent les capacités d’autoépuration et la faune des rivières. Ils sont partout et bien supérieurs aux données officielles » expliquent les manifestants. « Comment expliquez-vous que l’on retrouve des traces de désherbant  dans l’urine des personnes ou de medicaments dans les cours d'eau ? Comment expliquez-vous qu’en zone AOC Comté, la floraison se fait rare » s’interrogent les pêcheurs. A Ornans, leur mobilisation a reçu un accueil très favorable. « La pollution des rivières est un véritable enjeu de santé publique » concluent-ils.