Le projet de fresque sur la citoyenneté, mise en place par le collège Grenier pour ses élèves « décrocheurs », arrive à son terme. La vingtaine de participants, scolarisés en 5è et 4è, repérés par les enseignants, a réalisé un superbe travail, qui sera inauguré, comme il se doit, le 30 juin prochain.
Rappelons qu'en début d'année, l'établissement scolaire pontissalien a mis en place le dispositif « raccroche ». Son objectif était de repérer et d'aider les élèves en difficulté scolaire et de leur redonner confiance en les invitant à s'investir dans des actions autres que les cours magistraux pour lesquels ils n'ont plus vraiment envie. Une autre manière d'apprendre et de grandir. Les raisons de cette distance avec la chose scolaire sont multiples mais les échecs à répétition sont en grande partie responsables de cet état d'esprit. Alors, depuis quelques mois, en compagnie de Mme Chenet, professeur au collège, et Benjamin Locatelli, graffeur professionnel, ils travaillent sur cette fresque.
Au préalable, les jeunes ont réfléchi avec leur enseignante sur le thème du respect des valeurs. Des idées sont nées et le groupe les a ensuite exposées sur le mur de la vie scolaire à l'intérieur du collège, tout en s'inspirant du travail de trois artistes : Ernest Pignon Genest, Keith Haring et Banksy. A quelques jours de l'inauguration, les collégiens s'activent et procèdent aux derniers petits travaux picturaux avec leurs bombes de toutes les couleurs. Sur une partie du support, Taliceldar s'apprête à écrire une phrase qu'il a lui-même choisie : « Peu importe les préjugés, nous voulons l'égalité ». « Peu importe nos couleurs de peau et nos différences, nous devons tous être égaux » ajoute le jeune garçon. L'investissement de Taliceldar s'explique aussi par l'arrivée de son petit au collège en septembre prochain. Son grand frère aura beaucoup de fierté a lui montré ce qu'il a fait dans son collège. « Au moins, j'aurais fait un truc à Grenier » explique-t-il.
Le regard des autres
Ces ados sont très attentifs au regard que peuvent porter les autres sur leur travail. Khalifa ne le cache d'ailleurs pas. « Ca commence à devenir beau. Nos amis nous le disent lorsqu'ils passent devant la fresque à la récréation. Ca fait très plaisir. D'autant plus que c'est le fruit de notre travail » précise-t-il. Grâce à ce projet collectif, Khalifa dit avoir appris « le travail de l'art et en équipe soudée ». Il est également satisfait de maîtriser certaines techniques propres à cette discipline. « On travaille comme des pros. C'est cool » conclut le jeune garçon.
