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Morteau : Sensibiliser les futurs frontaliers aux risques de surendettement

Face au nombre très important de dossiers de surendettement de travailleurs frontaliers, une sensibilisation à la bonne gestion d’un budget est mise en place, depuis deux ans, au lycée Edgar Faure de Morteau. Importée de Suisse, cette action, baptisée « les ficelles du budget Â», est animée par Stéphanie Cuche Rousset et Léa Guillaume, conseillères en économie sociale et familiale au CCAS de Morteau et au Conseil départemental du Doubs. Elle s’adresse aux élèves de CAP horlogerie.

L’idée a germé il y a deux ans lors d’un forum auquel participaient de nombreux acteurs sociaux. Les échanges ont fait apparaître les cas de travailleurs frontaliers, jeunes et moins jeunes, en activité ou licenciés, qui connaissent d’énormes difficultés pour boucler les fins de mois. « Ce n’est pas parce que l’on a de l’argent, qu’on le gère bien Â» explique Mme Cuche Rousset. Et de compléter «  Parce que l’on a de l’argent, on pense que l’on peut se permettre de ne pas compter. Il est clair que certaines personnes n’anticipent pas d’éventuels aléas de la vie. Du coup, quand elles se retrouvent au chômage ou en maladie, elles ne peuvent plus honorer les emprunts et autres dépenses qu’elles ont contractés Â» explique Léa Guillaume.

La suisse, un eldorado

A 17 ans, beaucoup de lycéens n’ont pas la notion de l’argent. « Certains sont très surpris lorsqu’on leur parle de taxe d’habitation, d’impôt sur le revenu ou encore de mutuelle. Les jeunes n’ont pas conscience du coût de la vie. Ils n’ont aucune notion sur ce que sont les charges courantes et leur montant » expliquent les deux jeunes femmes. Face à ce constat, leur intervention de trois heures se décline en trois ateliers. L’un d’eux permet aux adolescents de travailler sur la gestion d’un budget familial. Un autre temps est pris pour aborder différentes notions comme le découvert bancaire, le crédit, le contrat d’assurance, la téléphonie et le surendettement. A Morteau, nombreux sont les apprenants qui ne peuvent concevoir leur activité professionnelle en France. « Leur objectif est d’aller travailler en Suisse. C’est une véritable déception pour ceux qui ne parviennent à franchir la frontière Â» concluent Léa et Stéphanie.