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Suisse : Peut-on envisager une baisse des salaires des frontaliers ?

Les propos dernièrement tenus par certains patrons suisses sont pris très au sérieux par les associations de défense des travailleurs frontaliers. Devant les turbulences économiques du pays et la valeur du franc suisse, certains responsables ont dernièrement déclaré qu'ils pourraient envisager d'indexer le salaire des frontaliers sur le taux de change. Rencontre avec Jean-François Besson, le Secrétaire Général du Groupement Transfrontalier Européen.

Ces propos, Jean-François Besson les a déjà entendus. La dernière polémique du genre remonte à 2011, lorsque le franc suisse avait déjà connu une évolution. Le secrétaire général du Groupement Transfrontalier Européen rappelle « qu'il faut respecter les conventions et les cadres légaux ». « Il n'est pas possible de payer différemment les personnes en fonction de leur lieu de résidence. Dans une entreprise, tous les salariés doivent être payés de la même façon et avec les mêmes salaires ». Et de compléter « Si des cas se présentent, les salariés doivent nous prévenir au plus vite, ainsi que les syndicats suisses ».

« C'est chaque fois la même chose »

Jean-François Besson consent que ces arguments sont récurrents. « La proposition de payer les frontaliers en euro pourrait également refaire surface. C'est quelque chose d'inquiétant, qui créé un mauvais climat. Très franchement, si demain le taux de change s'inverse, je ne suis pas sûr que ces mêmes patrons payeront plus les frontaliers pour compenser la perte qu'ils subiront » commente-t-il.

Et l'avenir ?

Pour l'heure, Jean-François Besson constate que « l'économie est plutôt bonne en Suisse ». Il n'empêche que la situation pourrait malheureusement se fragiliser. Certaines décisions « sont des nuages qui s'amoncellent sous le ciel helvète ». Il est ainsi fait référence à la fin programmée de la libre circulation des personnes, à la fin du taux plancher et à l'évolution de la fiscalité. « Cela fait beaucoup pour l'économie et les entreprises suisses » précise-t-il. Jean-François Besson s'attend à des « conséquences dans les semaines et les mois qui viennent ». Le responsable souhaite que « l'économie européenne reparte un peu pour permettre au taux de change de dégonfler ». « Ce serait bien pour tout le monde » conclut-il.