Choix du secteur :
Se connecter :

Affaire « Arme 78 » : Un collectionneur s’explique

Le 7 octobre dernier, 500 gendarmes ont interpellé simultanément dans dix-neuf régions métropolitaines, en Corse, en Martinique et à Saint-Pierre-et-Miquelon, une cinquantaine de personnes suspectées de s’adonner à un vaste trafic d’armes sur internet. Rappelons que trois francs-comtois ont été entendus dans cette affaire. L’un d’eux, un haut-saônois, a été mis en examen. Selon l’AFP, 200 armes, 25 kilos de munitions et un lance-roquette ont été saisis. Flavien Goudé, originaire des Yvelines, gérant de la société France Militaria, impliqué dans ce dossier, a souhaité réagir et apporter sa vérité.

Mr Goudé, qui a été placé en garde à vue, déplore « les raccourcis qui ont été effectués, par les médias et les forces de l’ordre, entre le monde des collectionneurs et celui du banditisme Â». « La communication mise en Å“uvre explique que des centaines d’armes de guerre ont été saisies. Ce qui n’est pas le cas Â» explique Flavien Goudé. Et de compléter « De toutes les armes que j’ai vendues, aucune n’était en état de tir Â». C’est ce que le collectionneur appelle des armes neutralisées. « Ce sont des armes qui sont incapables de tirer des munitions. Ce sont des objets purement décoratifs. Aujourd’hui, le seul moyen pour un collectionneur de détenir ce type d’objet, c’est de posséder des objets neutralisés. C'est-à-dire totalement inopérant Â» commente-t-il.

« Les gens qui ont besoin d’avoir une arme fonctionnelle ont d’autres filières Â»

Selon Flavien Goudé, « il est quasiment impossible d’aboutir à une arme fonctionnelle avec une arme neutralisée Â». Et de compléter « Les gens qui ont besoin d’avoir une arme fonctionnelle ont d’autres filières, qui sont bien plus efficaces, et qui leur demandent beaucoup moins de temps et de connaissances Â». D’ailleurs si aujourd’hui, Mr Goudé doit s’expliquer devant la justice, c’est parce qu’il a vendu « une arme neutralisée Â» à un individu, impliqué dans treize braquages à main armée. « Cet homme n’a pas remis cet arme en marche tout seul dans son garage. Il l’a fait avec un autre malfaiteur, qui possédait des machines-outils  adaptées. A ce que je sache, les fabricants de 4X4 ne sont pas mis en examen quand un véhicule, acheté chez eux, sert de voiture-bélier » s’insurge-t-il. Pour le collectionneur, il est impossible de vérifier l’identité d’un futur acquéreur. « Je ne suis pas officier de police judiciaire. Je n’ai accès à aucun fichier. Par contre, si demain, le gouvernement souhaite mettre à la disposition des commerçants, ces documents, j’accepterais volontiers. Je pourrais ainsi évincer ce type de clientèle Â».

Mise en examen

Aujourd’hui, Flavien Goudé est mis en examen. Ce qu’il regrette. « Aux yeux de la justice, j’ai vendu des armes de guerre alors qu’elles étaient inoffensives puisqu’elles ne pouvaient pas tirer de munitions. Le litige porte sur un poinçon de neutralisation Â». Affaire à suivre.