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Morteau : Menace sur la ligne des horlogers

A l'initiative de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports de Franche-Comté, une conférence de presse s'est tenue ce matin à l'Hôtel de Ville de Morteau, en présence notamment de la députée-maire Annie Genevard, pour évoquer la situation de la ligne des horlogers dont l'existence est menacée à partir du 1er janvier 2015.

Concrètement, les trains français, qui actuellement atteignent, sans changement, le nœud de correspondance de la Chaux-de-Fonds, ne pourront plus circuler sur les voies suisses au-delà du point de frontière du Locle Col des Roches. Cette décision, prise par l'Office Fédéral des Transports suisse, est liée à un renforcement des systèmes de sécurité des CFF, suite à la collision frontale de deux trains régionaux à Granges-Marnand en Suisse, le 29 juillet dernier. Rappelons que cet accident ferroviaire avait fait un mort et une trentaine de blessés. Par ailleurs, il est inenvisageable de prévoir une correspondance à cet endroit. Etant donné que la double voies a été supprimée il y a quelques années.

Une nouvelle menace en 2017

Si la FNAUT Franche-Comté pense qu'un délai supplémentaire pourrait être accordé en 2015, elle s'inquiète pour l'échéance de 2017, qui sera incontournable. En fait, cette date marque la généralisation sur le réseau suisse du système européen de signalisation (ETCS), qui va remplacer les systèmes actuels (Signum et ZUB). Le problème est qu'à ce jour aucun des trains français n'est équipé de ce système et qu'il n'est pas question de les équiper avant de longues années. Pour Patrick Real, vice-président de la FNAUT Franche-Comté, « il devient urgent de prévoir ces aménagements et leur financement ». Pour éviter des dépenses importantes et l'interdiction de la circulation des trains français en Suisse, l'association française des usagers propose d'équiper l'infrastructure CFF du double système : ETCS et KVB ( contrôle de vitesse par balises), propre à la France. Bien que ne semblant pas déchainer l'enthousiasme de l'Office Fédéral des Transports suisse (OFT), « cette solution parait pragmatique et techniquement viable » pour la FNAUT Franche-Comté. Tout en permettant « une augmentation de la capacité des trains et de leur fréquence ».

Un coup dur pour le territoire

Annie Genevard, députée-Maire de Morteau, entend bien défendre cette desserte ferroviaire . « Cette disparition aurait des conséquences fâcheuses pour notre territoire. Elle compromettrait grandement l'équilibre de l'aménagement du territoire et aurait un impact négatif sur la qualité de vie des habitants. Cette ligne est un élément important pour le développement de l'activité économique » explique l'élu du Haut-Doubs. Et de compléter « La route ne pourra plus absorber les flux de voitures. La population locale n'en peut plus. Les entreprises pourraient également se détourner du territoire, de part à d'autre de la frontière ». Annie Genevard demande à Marie Guite Dufay, Présidente socialiste de la région Franche-Comté, « de se soucier de l'avenir de cette ligne. Comme elle a pu le faire pour d'autres dossiers identiques ». Et de conclure « Il est quand même paradoxal, alors que l'on veut réduire les émissions de gaz à effet de serre, que l'on ne se préoccupe pas d'améliorer le transport collectif ferroviaire ».