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Municipales 2014 / Pontarlier : Rencontre avec Liliane Lucchesi

L’échec de la gauche pontissalienne au premier tour des municipales a fait perdre son siège d’élu à Liliane Lucchesi. Comment cette passionnée de politique, cette figure emblématique de la gauche pontissalien vit-elle cette situation ? Comment envisage-t-elle l’avenir ? Quel regard porte t’elle sur cette défaite ? Nous l’avons rencontrée.

Revenons sur les résultats de dimanche soir. J’imagine que vous êtes déçues. Peut-on parler d’échec ?

Tout d’abord, il est bon de souligner que l’abstention est le premier gagnant de cette élection. Après une analyse fine des résultats, on s’aperçoit, en se référant aux scrutins de 2001, 2008 et 2014, que Patrick Genre perd des voix. Ce qui signifie qu’il ne progresse pas dans l’électorat. Il ne récupère pas également les voix de la gauche. Ce n’est donc pas une mauvaise campagne de notre part ou une très bonne de sa part. C’est bien notre électorat qui ne s’est pas déplacé.

Vous avez fait campagne. Vous avez mouillé la chemise. Vous avez rencontré les pontissaliens. Et on a l’impression que vos efforts et vos engagements ne paient pas. Est-ce que ce n’est pas peine perdue. Autrement dit, le constat n’est il pas le suivant, les pontissaliens sont indéfectiblement de droite ?

Pas du tout. La gauche a toute sa place à Pontarlier. L’histoire et l’actualité sont là pour nous le remémorer. Je vous rappelle qu’aux dernières législatives, un véritable électorat s’est déplacé sur la ville. Par ailleurs, à ma connaissance, cette défection de l’électorat de gauche ne concerne pas que Pontarlier. Evidemment, ça ne change pas le fait que nous n’aurons que trois élus au conseil municipal. Néanmoins, cela relativise sérieusement les mérites de l’équipe qui a remporté le scrutin. Elle ne pèse que 3844 électeurs sur un potentiel de 11.946. Ce qui ne représente pas une adhésion exceptionnelle pour leur programme.

Vous remettez-vous en cause. Dans cette question, je parle du trio que vous formez avec Karine Grosjean et Jean-Yves Bouveret ?

On se remet tout le temps en cause. On travaille et on réfléchit beaucoup. On travaille pour la ville et pour les pontissaliens. Ce qui nous oblige toujours à changer notre point de vue, à ne pas regarder pas le petit bout de la lorgnette, à nous projeter dans l’avenir et à envisager de façon globale le développement de Pontarlier et le bien-être de ses habitants. Cependant, nous sommes dans une période qui n’est pas facile pour la gauche et peut être que l’on n’est pas entendu ? Il est possible que l’on s’y prenne mal et que l’on ne sache se faire entendre. Toutes ces questions, nous nous les posons. On se les pose constamment parce que l’on croit à ce que l’on fait et en nos valeurs.

Vous avez perdu votre siège au conseil municipal. Vous êtes une passionnée de politique. Vous aimez vous engager. Cette situation vous rend-t-elle triste ?

Ca fait partie du jeu démocratique. Si pour moi, ce n’était qu’une question de pouvoir ou de place, je ne me serais peut être pas présentée à Pontarlier en étant de gauche. Cette situation va me permettre de prendre du recul pour mieux réfléchir, de renouveler mon investissement dans la vie associative locale et d’envisager « comment poursuivre mon engagement au service du territoire et des pontissaliens ? Â». Je pense que ce n’est pas une mauvaise chose. Je vous rappelle que je suis contre le cumul des mandats parce que je pense que, de temps en temps, il faut tout arrêter et réfléchir. C’est essentiel pour pouvoir renouveler les idées et renouveler le personnel politique. Cependant, ça ne veut pas dire que je veux arrêter la vie publique car je suis passionnée de politique et d’intérêt général. Pour moi, c’est une autre manière de vivre.

Vous avez défendu et vous défendez toujours la parité. Cependant, n’avez-vous pas été victime de cette loi ? Dans le sens où s’il n’y avait pas eu cette organisation là, vous siégeriez peut être encore au conseil municipal de Pontarlier ?

On n’est jamais victime de la parité. Pour moi, cela fait partie de la justice nécessaire à une société démocratique. Je préfère avoir perdu mon siège avec la parité que de l’avoir conservé sans.