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Pontarlier : Une enfant expulsée sous les yeux de ses camarades

Les professeurs du collège Malraux et du lycée Toussaint Louverture à Pontarlier sont encore sous le choc après l’expulsion de la famille Dibrani mercredi dernier. Le couple et ses six enfants résidaient au centre d’accueil des demandeurs d’asile de Levier. La manière dont les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de l’enfant a ému la communauté éducative.

Mercredi, des policiers sont venus chercher l’une des enfants qui participait à une sortie pédagogique. Alors que le bus était à l’arrêt devant le collège Lucie Aubrac à Doubs, et que la police aux Frontières se trouvait déjà à Levier pour interpeller sa mère et ses frères sœurs, il lui a été demandée de descendre manu militari du véhicule. Elle a ensuite été isolée de ses camarades et pris en charge par les policiers. La famille a été ensuite été transférée à Lyon pour prendre un avion en direction du Kosovo.

Plus aucune solution

Cette décision plonge les adultes et les amis des enfants dans un profond désarroi. Mais la situation de cette famille était devenue très délicate. Elle avait été déboutée de son droit d’asile. Le mari avait été expulsé mardi dernier après avoir séjourné dans le centre de rétention de Strasbourg. « On savait que c’était inéluctable. On les avait préparés depuis une quinzaine de jours. Nous avions usé de tous les arguments juridiques pour retarder leur départ Â» explique Gérard Guinot de Réseau Education Sans Frontières.

Des professeurs en colère

Dans une lettre ouverte, les enseignants des enfants expriment leur émotion et leur colère. « Nous, professeurs, sommes profondément choqués par les méthodes utilisées […] et sommes choqués de voir comment les efforts d’intégration fournis par ces enfants à l’école sont réduits à néant par des politiques aveugles et inhumaines Â» expliquent ils. Et de compléter «  Nous demandons le retour immédiat des enfants en France pour leur sécurité Â».

La situation de la famille

Depuis le départ, les responsables pontissaliens ont eu des nouvelles de la famille. Elle se trouve actuellement dans un camp où elle séjournera pendant une semaine. « Le moral est au plus bas. L’avenir est très incertain pour eux. Ils ne savent pas ce qu’ils feront après Â» conclut Mr Guinot.