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Tentative de suicide de Frédéric Péchier : Réaction de l’avocat bisontin R. Schwerdorffer

Publié le 05 Oct. 2021 à 17:10
Tags: justice | Faits divers |
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Tentative de suicide de Frédéric Péchier : Réaction de l’avocat bisontin R. Schwerdorffer

Le Docteur Frédéric Péchier a tenté de mettre fin à ses jours dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre. Il s’est jeté d’une fenêtre au domicile de ses parents, dans la banlieue de Poitiers. Il est placé sous contrôle judiciaire, depuis 2019, à cet endroit. Rappelons que l’anesthésiste bisontin a été mis en examen pour 24 empoisonnements de patients, dont neuf mortels. Il est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de personnes hospitalisées, âgées de 4 à 80 ans, provoquant « des évènements indésirables graves Â». Le spécialiste intervenait ensuite pour sauver les victimes. Frédéric Péchier se trouve actuellement en service de réanimation à l’hôpital de Poitiers, où son état est jugé « stationnaire Â», selon un de ses avocats. La rédaction a contacté Randall Schwerdorffer, un de ses avocats.

La piste d’une défenestration semble être actée. Pouvez-vous nous la confirmer ?

Une enquête a été menée très rapidement. Cela s’est passé dans le cadre de la maison familiale. Il s’agit bien d’une défenestration volontaire de la part du  docteur Péchier.

On peut supposer que le docteur Péchier n’allait pas bien. Quelle était sa situation personnelle ?

Pour être franc, il allait extrêmement mal. Psychologiquement, cela fait plusieurs mois que c’est très difficile. C’est très difficile depuis le départ d’ailleurs. L’accusation est très lourde. On lui interdit d’exercer son métier. On lui a interdit d’habiter dans la région. Il a dû quitter le domicile conjugal. Il a dû s’installer chez ses parents. Il n’a plus de revenu. Après bientôt 5 ans de procédure, il est dans une situation catastrophique. D’un point de vue humain, on peut comprendre que c’est un homme qui, parfois, traverse des périodes de désespoir extrêmement profonde. Cela faisait plusieurs mois qu’il ne se passait rien. Il n’y a plus d’audition depuis 30 mois dans son dossier. C’est un combat d’expertises et de contre-expertises. Sachant que les expertises favorables ont fait l’objet de contre-expertises. On est sur une période d’érosion psychique qui faisait que, jour après jour, c’était  de plus en plus dur. Les choses devenaient de plus en plus sombres. Là, nous sommes vraiment sur un geste de désespoir.

Ce geste, vous-a-t-il surpris ?

Non. Il aurait pu intervenir plus tôt. Cela fait très longtemps qu’il ne va pas bien. Même si c’est un battant, c’est vrai qu’il souffre beaucoup. Je m’attendais à cette nouvelle d’un jour à l’autre.

Etienne Manteaux, le Procureur de la République de Besançon devrait prendre la parole demain après-midi, que va-t-il se passer ?

Depuis un certain temps, nous travaillons pour déposer des nouvelles demandes. Demande de modification du contrôle judiciaire pour l’autoriser à travailler, demande de revenir s’installer dans la région et demande de démise en examen. C’est quand même un homme qui est présumé innocent, on a trop tendance à l’oublier. Il a le droit d’avoir une vie sociale. Ce n’est pas quelqu’un qui a été condamné. Tout cela va être déposé dans les prochains jours. J’attends de voir ce que va dire Mr le Procureur de la République lors de son allocution. Je pense que le Parquet va aussi s’intéresser à la sévérité de la procédure. Tout le monde a conscience que cela dure depuis trop longtemps Il y a un moment, soit on renvoie ce dossier pour être jugé, soit on prononce un non-lieu.

Dernière modification le mardi, 05 octobre 2021 17:22