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Besançon : Eloigner le conjoint violent

Confronté à une importante augmentation du nombre de violences familiales dans le Doubs, 140 condamnations en 2016, l’Etat, le Parquet et le secteur associatif concerné ont décidé de mettre leurs compétences en commun pour donner naissance à un nouveau dispositif permettant d’éloigner le conjoint violent du domicile familial.

Ce projet a vu le jour grâce à la mobilisation de ces partenaires, mais surtout à l’investissement et au soutien de deux femmes, Mme Evelyne Roux Morizet, ancienne procureure de la République de Besançon, et Madame Dahan, présidente de l’ADDSEA du Doubs. Pour les partenaires présents, le service « Altérité » répond à plusieurs objectifs. Tout d’abord à une injustice, celle qui imposait à la victime de quitter le domicile conjugal avec ses enfants pour sa sécurité. Grâce à ce dispositif, les choses évoluent. C’est bien l’agresseur qui est isolé. Il promeut également la prévention de la récidive des auteurs de violences conjugales, en instaurant un accompagnement social personnel et un travail d’introspection avec l’intervention d’une psychologue. Ce qu’il n’est pas possible en détention. Enfin, ce placement permet à l’agresseur de conserver sa vie sociale, tout en veillant au respect des obligations ordonnées par l’autorité judiciaire, en poursuivant son activité professionnelle ou en se lançant dans une démarche sérieuse de recherche de formation ou d’un travail. Par ailleurs, d’un point de vue strictement financier, il apparaît que le coût de la prise charge journalière d’un individu (63 euros) est moins important qu’une incarcération (100 euros). Cette alternative à la prison évite également de remplir davantage la maison d’arrêt de Besançon qui a largement dépassé les 400 détenus qu’elle est en capacité d’accueillir.

15 places réparties dans 12 logements

Le service altérité propose 15 places réparties dans 12 logements dans Besançon. Huit places sont disponibles pour des personnes éloignées du domicile à la suite d’une décision de justice, avec contrôle judiciaire. Sept autres pour les personnes pouvant bénéficier d’un aménagement de peine. Le service propose un hébergement, un accompagnement social et psychologique personnalisé et des groupes de paroles à visée thérapeutique. La durée du séjour dépend de la décision de justice. Rappelons que l’orientation est prononcée sur décision judicaire.