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Événement : Entretien avec l’humoriste Claude Vanony

L'humoriste Claude Vanony montera sur les scènes du Haut-Doubs ce vendredi 19 octobre à Maîche et le mercredi 24 octobre à Pontarlier, l'occasion pour la rédaction de Plein Air de rencontrer cet artiste aux 63 années de carrière. 

Plein Air :  Pour les francs-comtois qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous nous présenter votre spectacle et à quel public s'adresse-t-il ?

Claude Vanony : Je m’adresse à tous les types de public, sans limite d’âge. Mon spectacle est né il y a 63 ans lorsque je suis monté sur scène pour la première fois. Quand j’ai commencé je faisais des sketchs d’une minute, aujourd’hui j’ai mon propre spectacle de deux heures.
Sur scène, je parle simplement de la vie de tous les jours, avec mon recul des 63 années de scène. Je fais une sorte de comparaison entre la société actuelle et le temps de mes grands-parents.

Plein Air : Ce n’est pas la première fois que vous venez dans le Haut-Doubs, depuis quand venez-vous dans la région ? Le public ici a-t-il une particularité que l’on ne retrouve pas ailleurs ?

Claude Vanony : Je suis venu à Maîche il y a 35 ans pour la première fois, et c’est toujours un très grand plaisir de venir dans le Haut-Doubs. On retrouve ici les mêmes personnes que chez moi dans les Hautes-Vosges.
Le public du Haut-Doubs a la particularité d’être dans une zone géographique difficile, où la neige et le froid sont présents pendant presque 6 mois de l'année. On retrouve des problèmes de société liés au climat différents que si je jouais face à un public installé à Reims. Les choses sont différentes, le public du Haut-Doubs ne rit pas aux mêmes endroits que d’autres, c'est aussi ce qui fait son charme.

Plein Air : Après 63 ans de scène, vous n’avez pas peur de vous lasser, d’en avoir marre ?

Claude Vanony : Ah non ! Bien sûr que non, la scène pour moi c’est un plaisir, c'est ma vie. A partir du moment ou je monte sur scène j’y vais ! Ce n'est pas comme si j’allais à l’usine faire mes 35 heures en me disant vivement la retraite.
De toute façon dans ce métier, on ne peut pas tricher. A partir du moment ou l'on est sur scène, si on triche, ça se voit, si je regarde ma montre en disant à quelle heure on ferme, c’est foutu.
Pour moi, c’est une communion avec le public. Le jour ou je serai lassé, je mettrai mes sabots au placard et j'arrêterai.

Plein Air : Comment faire pour se recycler ? De quoi vous inspirez-vous ?

Claude Vanony : Comme je vous l’ai dit, je m’inspire de la vie de tous les jours. Quand j’ai commencé, je parlais des chevaux, maintenant je parle des voitures.
Quand je parlais du téléphone il y a 60 ans, tout le monde n’avait pas de téléphone. Maintenant presque tout le monde a un téléphone dans la poche. Je fais une comparaison avec le portable et le téléphone fixe. Il y a un moment quand on téléphonait chez les gens, s’ils répondaient "Allô" c’est qu’ils étaient chez eux. Maintenant, il y a deux sortes de téléphone, le "Allô" et le "t’es ou ?"
Je parle également des problème de l’eau, il me suffit d’observer et de réfléchir à ce qui se passait avant et d'écrire ça pour l'intégrer au spectacle.

Plein Air : Le public a-t-il changé en 63 ans de scène ?

Claude Vanony : On ne fait plus rire les gens avec les mêmes choses aujourd’hui en comparaison à l'humour d'hier.
Pour l’anecdote, Fernand Raynaud n’a jamais dis un seul gros mot sur scène, il n’a même jamais dis merde, ni aucune vulgarité.
Alors que depuis Coluche, l’humour a changé. La façon de dire les sketchs a beaucoup changé.
Moi je ne suis jamais grossier, j’essaye d’arrondir les angles. Dans mon spectacle quand je parle des préservatifs, je n’en prononce jamais le nom. Comme ça les très jeunes ne comprennent pas, mais je peux faire rire les parents.