Ce lundi 1er mai, jour de fête du travail, deux manifestations se sont tenues ce matin à Pontarlier. L’une était à l’initiative d’élus du Haut-Doubs pour faire barrage à Marine Le Pen pour le 2è tour de l’élection présidentielle. L’autre était organisé par les syndicats, qui, contrairement à l’ambiance nationale, ont affiché une démarche commune dans le Haut-Doubs.
‘C’est un rassemblement historique. Nous avons créé un parti, un peu virtuel, que nous avons appelé le front républicain. On oublie nos étiquettes politiques et on se mobilise tous pour appeler à voter Emmanuel Macron » explique Mr Ligier, maire d’Houtaud, à l’initiative de ce rassemblement. Mr Ligier, comme tous ses autres collègue élus, souhaiteraient que les Républicains se positionnement sans ambiguïté pour Emmanuel Macron. « Ils ont encore toute la semaine pour le faire savoir. Ils ont encore cinq jours pour dire votons anti-FN. Votons Emmanuel Macron ». Et de poursuivre : « On peut assister à un désastre dimanche prochain. Comme avec Trump aux Etats-Unis par exemple » ajoute-t-il. Le centriste Pierre Simon, conseiller départemental du canton de Pontarlier, était présent. « J’ai souhaité être là pour montrer qu’il y avait un enjeu très important pour ce 2è tour des élections présidentielles. Deux programmes s’affrontent. L’un d’eux ne me semble pas correspondre à ce que la France doit être aujourd’hui dans le monde. Le programme de Marine Le Pen est un programme dangereux. Il faut jamais oublier son histoire, d’où l’on vient, pour savoir où l’on veut aller » explique-t-il.
« Je suis très mal à l’aise »
Parmi les personnes présentes, certains élus et militants socialistes avaient fait le déplacement. La conseillère municipale pontissalienne Karine Grosjean se dit « très mal à l’aise dans ce rassemblement». « Bien évidemment que j’ai toute ma place dans un rassemblement républicain. Je tenais à être présente. Cependant, j’ai l’impression que dans ce rassemblement, il se joue des choses qui ne concernent pas les citoyens. Ce sont plus des règlements de compte à l’intérieur des différents courants de la droite, entre les centristes, l’ex-UMP et les Républicains. Ce qui me dérange. Je ne voudrais pas que les citoyens se voient confisquer le 1er mai et les initiatives républicaines avant le second tour de la présidentielle ».
La fête internationale du travail
A quelques mètres de là , du côté des syndicats, on rappelle que le 1er mai, « c’est la fête internationale du travail ». « C’est avant tout un rassemblement syndical. C’est l’endroit et le moment où chacun exprime ses revendications » explique Manuel Fernandez de la CGT. «Pour nous, la démarche des élus, c’est de l’opportunisme politique. C’est dommage. Ca fait un peu amalgame. De notre côté, nous avons maintenu notre démarche habituelle en organisant un rassemblement syndical sur les aspects revendicatifs des salariés » explique Robert Hugo de la CFDT. Et de préciser : « Nous n’oublions pas bien sûr le contexte politique particulier que nous vivons actuellement. A la CFDT, nous appelons à faire barrage au Front National, en mettant un bulletin de vote au nom d’Emmanuel Macron dans l’urne dimanche prochain ». Manuel Fernandez tient également à préciser que cette année encore, à Pontarlier, « à défaut d’être unitaire, la mobilisation est commune ». « Pontarlier est l’une des rares villes de France a réalisé cette démarche » prèscise-til. Il faut bien avouer que les rangs étaient plutôt clairsemés ce dimanche matin au Théâtre Bernard Blier, où se déroulait le rassemblement syndical. « Les Républicains, qui avaient des comptes à régler entre eux, ont réussi à happer toute la classe politique du Haut-Doubs » déplore Mr Fernandez.
