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Pontarlier : le collège Grenier s’intéresse aux enfants « décrocheurs »

Pour aider les élèves de 5è et de 4è qui ont perdu confiance en eux et qui semblent décrochés, le collège Philippe Grenier de Pontarlier a mis en place, pour cette nouvelle année scolaire, le dispositif « raccroche Â». Au total, 23 jeunes ont été repérés par les enseignants et ont été invités à participer à cette initiative.

« Nous voulons des jeunes motivés. Les élèves concernés ont dû s’engager par écrit. Ils ont été reçus par la psychologue et l’assistante sociale du collège. Les parents ont également été informés Â» expliquent Julie Chenet et Fabrice Belingheri, deux enseignants qui s’investissent dans cette aventure. Durant cette première grande journée, différents ateliers étaient proposés. Au programme : petits jeux de cohésion, réalisation d’une fresque avec l’intervention du graffeur Benjamin Locatelli, atelier théâtre et chanson avec des éducateurs du centre Episode. « Il est important que nos élèves puissent rencontrer des intervenants extérieurs » explique Mr Belingheri. Pour les enseignants, l’ambition est également de redonner confiance à des adolescents qui n’en ont plus, qui petit à petit prennent de la distance avec les études et leur entourage scolaire.

Retrouver la confiance

Les jeunes ont bien compris que leur réussite passe par une meilleure confiance en soi. « On n’a pas confiance en nous quand on se dit que l’on ne va pas réussir. Parfois, on se sent nul. Dans ces conditions, c’est encore plus difficile de réussir» explique Jason. Flora se présente comme une jeune fille très timide. Ses mauvaises notes lui donnent une mauvaise image d’elle et lui fait perdre confiance. Mais ce mardi après-midi, la jeune fille, en petit comité, avec d’autres enfants éprouvant des difficultés identiques, s’est sentie réussir et accomplir des choses qu’elle ne soupçonnait peut être pas. « Les activités théâtrales et musicales m’ont donné davantage confiance. Maintenant, je me dis que je peux réussir quoiqu’il arrive Â» s’enthousiasme avec un joli sourire Flora. Khalifa apprécie de se retrouver avec des personnes qu’il ne connaît pas et surtout qui porteront un autre regard sur lui. « Ils sont dans la même situation que moi. C'est-à-dire qu’ils ont des difficultés. Par exemple, tout à l’heure, pour le chant, ils ne se sont pas moqués de moi parce qu’ils ne feront pas aux autres, ce qu’ils ne veulent pas qu’on leur fasse Â» explique avec beaucoup de maturité le collégien.

Le collège unique, une bonne chose ?

Certes, ce projet demande des moyens financiers et humains mais il permet surtout de mettre en lumière le fait que chaque enfant apprend à son rythme. Si certains élèves trouvent facilement leur place dans le collège tel qu’il est actuellement organisé, d’autres ont besoin d’un autre cadre et d’une autre approche pédagogique pour réussir. Une façon différente d’apprendre. Malheureusement, avec le collège unique, tous les enfants doivent rentrer dans un moule, qui ne leur correspond pas. Et pourtant ces enfants, lorsque l’on les écoute, ont de nombreuses compétences, qui ne demandent qu’à s’exprimer. Ils disent également avec aisance et intelligence leurs soucis et leurs difficultés. « Je n’aime pas beaucoup travailler mais si ces activités m’aident scolairement, c’est très bien Â». conclut Noa, qui, pendant cette journée, a vu ses enseignants différemment. Ce qui est sans doute le cas également pour les adultes qui l’accompagnaient.