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Minute de silence : « Un certain nombre de nos jeunes ne partagent pas les valeurs de la République »

Dans certains établissements scolaires, des enfants et des adolescents ont refusé de rendre hommage aux victimes des attentats terroristes de la semaine dernière. Certains jeunes ont parfois perturbé cette minute de silence. Pourquoi une telle attitude ? Comment en est-on arrivé là ? Plein Air a rencontré Nathalie Faivre, secrétaire départementale du syndicat SNES/FSU.

En Franche-Comté, autorités et syndicats évoquent quelques perturbations, « Ã©manant d’attitudes individuelles plus que collectives Â». Il n’empêche que ces comportements posent question. « Le refus de certains élèves de participer à cette minute de silence montre clairement qu’un certain nombre de nos jeunes ne partagent pas les valeurs de la République Â» explique Mme Faivre. Et de compléter « l’école doit se poser la question de savoir pourquoi ces jeunes restent imperméables à notre enseignement ? Les causes en sont certainement multiples. C’est sans doute le constat d’impuissance d’une certaine politique de la ville menée depuis plusieurs décennies. Tout comme celui d’intégration ratée et d’une politique éducative qui a laissé de côté toute une tranche de la population Â» ajoute-t-elle. « Cela fait des années que nous crions au secours par rapport aux moyens débloqués pour la scolarisation des enfants dans les quartiers difficiles. A l’heure actuelle, ce sont les jeunes qui auraient le plus besoin d’un enseignement de qualité qui ont le plus de difficultés à avoir en face d’eux des enseignants expérimentés et motivés Â» précise Nathalie Faivre.

Des enseignements compliqués à dispenser

La responsable syndicale le reconnaît. Le contenu de certaines matières est devenu très difficile à dispenser. Elle fait ainsi référence aux cours d’éducation sexuelle, d’histoire ou d’éducation civique. Les professeurs doivent parfois faire face à des élèves réfractaires qui contestent les savoir apportés. « L’école n’est pas un sanctuaire dans lequel les élèves rentreraient en abandonnant à l’entrée leur identité, leur passé et leur vie. L’école est une sorte de caisse de résonance de tout ce qui peut se passer dans la société. Les préoccupations actuelles pénètrent indéniablement dans l’école Â»complète Nathalie Faivre. Et de conclure « Par expérience, nous savons que d’aborder certains sujets avec les élèves est un exercice difficile, et devant lequel les enseignants sont laissés relativement seuls. La hiérarchie n’a pas vraiment pris la mesure de ce problème là Â».