Ce lundi, le programme Life tourbières du Jura a été lancé officiellement à Frasne. Mis en œuvre par six structures, il mobilise d’importants moyens afin de conduire un ambitieux projet de restauration de tourbières en Europe sur six ans.
En Franche-Comté, d’importants travaux vont être conduits pour améliorer sur le long terme le fonctionnement de 60 tourbières sur 600 hectares, soit le quart des tourbières du massif jurassien franc-comtois. Ainsi, 16 kilomètres de drains vont être neutralisés, 12 km de cours d’eau seront réhabilités, 7 hectares de zones anciennement exploitées pour la tourbe seront régénérées et 51 hectares de résineux abattus, … . Ces travaux concerneront 40 communes. Leur montant est estimé à 8 millions d’euros, financés à près de 50% par l’Europe. Le reste étant apporté par l’Agence de l’eau, la DREAL, le conseil régional et les conseils généraux du Doubs et du Jura.
Grâce à ces investissements, les tourbières pourront jouer pleinement leurs multiples fonctions, en rendant de nombreux services au territoire. Rappelons que ces espaces naturels concourent à la régulation des eaux en jouant un rôle d’éponge, en stockant l’eau en période de crue et en la restituant en période de basses eaux ; elles assurent un rôle de filtration et d’épuration de l’eau ; elles constituent un stock de carbone dont il faut éviter le relargage dans l’atmosphère ; elles hébergent une faune et une flore rares et menacées ; elles offrent des paysages remarquables et représentent de véritables archives scientifiques sur l’histoire de l’Homme et des climats.
« L’écologie oui, mais pas l’écologie punitive »
C’est en ces termes que Philippe Alpy, Maire de Frasne, a conclu son discours. L’édile faisait référence aux difficultés que rencontrent les élus, notamment ceux qui agissent sur des secteurs préservés, lorsqu’ils veulent développer leurs territoires. « On aimerait tellement être conseillé plutôt que d’être puni. Il est important que la loi soit appliquée avec intelligence. Parfois, on se trouve confronter à des situations ubuesques » conclut le Maire , qui reconnait « que la nature un joyau qu’il faut préserver et respecter quelle que soit la nature du projet ».