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Expulsion de la Famille Dibrani : Quelques soutiens à Pontarlier

Si à Paris, la mobilisation lycéenne pour dénoncer l’expulsion d’élèves étrangers prend de l’ampleur, à Pontarlier, la ville où étaient scolarisées les deux sœurs Dibrani, les soutiens sont beaucoup plus rares et plus discrets.

« Il n’y pas grand monde qui a bougé dans le Lycée. Sans doute par ce qu’il y a manqué de communication. Sinon, je pense que de nombreuses personnes auraient agi. C’est dommage. Ca n’a pas fonctionné à Pontarlier Â» reconnaît cette lycéenne. Au Lycée Toussaint Louverture, il semblerait que l’on attende les résultats de l’enquête administrative, diligentée par Manuel Valls, avant de se mobiliser concrètement et ouvertement. « En fonction des résultats, et si les autorités n’ont pas fait le nécessaire pour leur délivrer les papiers français, nous organiserons un regroupement Â» explique Arnaud, un jeune lycéen. Jeudi après midi, quelques adolescents ont bien essayé d’organiser un rassemblement au centre ville de Pontarlier, mais celui-ci est resté très confidentiel. Cependant certains l’assurent, « Ã  la rentrée des vacances de la Toussaint, la mobilisation sera plus importante Â». La classe, dans laquelle Marina, la sÅ“ur aînée de Léonarda, suivait ses cours, entend bien donner de la voix. Betty, l’une de ses amies se souvient que la jeune fille lui confiait très régulièrement ses peurs. « Elle nous confiait ses souffrances. Elle était vraiment bien en France. Elle avait son copain. Elle voulait terminer ses études. Elle ne voulait surtout pas retourner là bas Â» explique la lycéenne.

La pétition d’Arnaud

Arnaud est un lycéen également mobilisé. Et ce, même s’il ne suivait pas la même formation que la jeune fille expulsée. Alors, pour dénoncer la politique du gouvernement français en matière d’immigration, avec quelques copains, ils ont décidé de rédiger une pétition qu’ils sont allés faire signer en ville, jeudi après midi. L’écrit compte actuellement une trentaine de signatures. Mathieu espère en obtenir davantage et notamment celles du proviseur et des enseignants de l’établissement.

Des avis partagés

Si certains lycéens dénoncent cette expulsion et entendent faire savoir leur mécontentement, d’autres prennent beaucoup plus de recul. « Sans papiers, ils ne pouvaient pas rester en France. C’est donc normal qu’ils soient renvoyés dans leur pays Â» explique l’un d’eux. Pour un autre « le père de famille a menti à l’Etat français. Ce qui n’est pas tolérable Â». De son côté Mathieu est moins tranché. Pour l’adolescent « ils pourront revenir lorsqu’ils auront régularisé leur situation. C’est normal que sans leurs papiers, ils ne puissent pas rester en France Â». Et de préciser « Après, je ne trouve pas normal que la police soit intervenue dans un bus scolaire. Les policiers n’ont pas à intervenir dans le milieu scolaire. L’école doit être ouverte à tout le monde Â».